Buenos Aires – Sur un air de Tango argentin (25 au 28 Mai 2013)

Buenos-Aires est une ville cosmopolite, une ville de tous les contrastes et, à peine arrivés, nous en aurons la démonstration parfaite.

Nous sommes revenus de Colonia avec la compagnie de Ferry la moins cher qui nous fait arriver à La Boca – le quartier qui craint si l’on en croit tout le monde. Malgré tout, pas question de prendre un taxi – on ne l’a jamais fait et on ne le fera sans doute jamais (ne jamais dire jamais mais bon..) durant notre périple et nous nous dirigeons vers la station de bus. Malgré nos 2 semaines déjà en Amérique du Sud, notre espagnol est toujours un peu…beaucoup branlant et un couple âgé adorable se prend de pitié pour nous. Nous n’avons pas de monnaie mais un billet (il ne faut que des pièces pour payer le bus) alors ils nous proposent de payer en pièces pour nous et on leur donne nos 5 Pesos. Au final, on ne sait pas ce qui s’est dit mais le gentil monsieur nous obtient juste le trajet gratos…Ma foi, c’est plutôt une bonne nouvelle ! Ils descendent au même arrêt que nous et nous expliquent quel chemin nous devons prendre ensuite…Bref, une rencontre absolument géniale. On se sent bien accueillis à Buenos-Aires.

Mais 5 minutes plus tard, nous sommes victimes de ce que nous appellerons « le coup de la fiente de moineau ». Elise sent quelque chose lui tomber dessus : une fiente de moineau ??!??!!! Et mince, c’est toujours sur elle que ça tombe. Elle passe la main dans ses cheveux et se retrouve avec une substance verdâtre sur les doigts…Un gars s’arrête avec une bouteille d’eau genre « prenez prenez, il faut laver » (oui, ça c’est notre traduction branlante)…On n’a pas trop envie de s’arrêter et on a surtout entendu parler de ces gens qui essaient de vous convaincre d’enlever votre sac pour vous le piquer…Il insiste mais on insiste pour juste continuer notre route. Et il n’est pas le seul à insister, une autre femme nous interpelle plusieurs fois. On trace et on découvre qu’on en a partout : Elise en a dans les cheveux, sur tout le sursac et sur le pantalon et en fait, pareil pour Kevin. Et non, ce n’est pas de la fiente, mais juste une substance verdâtre…moutarde colorée ? En tout cas, c’est bien un coup monté. Bref, on n’a bien fait de ne pas s’arrêter. A notre arrivée à l’auberge de jeunesse, la jeune fille de l’accueil nous confirme que c’est la technique de vol. Chouette, on ne s’est pas fait avoir mais mince alors, ça craint vraiment et il va falloir être vigilent tout le temps !!!

A peine arrivés à l’auberge que nous voilà repartis avec un plan de visites pour ces 3 prochains jours (2 prochains jours ½ en fait puisqu’il est déjà 14h). On ne veut pas perdre de temps car nous sommes samedi et il fait beau : 2 raisons pour lesquelles nous sommes revenus d’Uruguay plus tôt que prévu : le we, Buenos Aires semble très animé avec de nombreuses brocantes, marchés et tango dans les rues et la météo annonce un grand soleil jusque lundi inclus. Ça augure du bon.

Et il s’avère que niveau animation, nous allons avoir notre compte aujourd’hui puisque c’est la fête nationale. En effet, le 25 Mai 1810, l’Argentine proclama son indépendance vis-à-vis de l’Espagne. L’animation bat son plein dans les rues de Buenos-Aires, surtout dans le centre où notre hôtel se trouve puisque nous sommes à quelques pas de la place du 25 Mai justement. Les groupes défilent avec des drapeaux, des chants et les grands écrans sont installés pour le discours de Christina Fernandez de Kirchner, l’actuelle présidente. De notre côté, nous faisons que traverser cette animation pour arriver à notre premier lieu de visite…

 

Avenida Florida et Recoleta

Recoleta est notre première destination pour visiter Buenos Aires, mais, bien que ce soit à quelques kilomètres de notre auberge, on décide de s’y rendre à pieds par l’avenue Florida histoire de faire un peu de change (vous vous rappelez tous ces dollars ramenés d’Uruguay ?). Pas difficile de trouver un « bureau » de change avec tous ces argentins qui crient « Cambio » partout le long de l’avenue. Le tout est de choisir le bon. On négocie un peu mais on se rend vite compte que le taux est le même pour tous et qu’étant en fin de semaine, ils sont prudents ne sachant pas comment évoluera le taux la semaine suivante. Du coup, on choisit l’un des revendeurs pour changer le minimum pour le moment….On verra plus tard si le taux s’améliore. Le change se passe dans un petit kiosque de rue, ça va, on ne se sent pas loin de la foule et donc, pas en danger.

Et c’est parti pour le quartier Recoleta. C’est le quartier élitiste de Buenos-aires puisqu’en 1870, une épidémie de fièvre jaune a fait déménager la haute société de San Telmo à Recoleta. On se dirige tranquillement (en admirant les belles bâtisses sur notre chemin) vers la place Intendente Alvear. C’est sur cette place que se tient, tous les jours, mais encore plus le we, un marché artisanal avec musiciens et spectacles de rue. C’est animé, un peu décalé et ça nous plaît. On flâne donc…comme tous les argentins. On prend le rythme du pays.

 

Après cette petite flânerie, nous passons à la visite du cimetière de la Recoleta. Ne croyez pas que depuis notre visite du cimetière de Santiago, nous sommes devenus des adeptes, mais il semble que ce cimetière soit un cimetière de luxe où reposent toutes les figures nationales : politiciens influents, présidents, célébrités…Et le cimetière ressemble en effet à une mini-ville avec des monuments funéraires tous plus grands les uns que les autres !

 

 

Nous finissons la visite du quartier par le musée Bellas Artes. On cherche, en vain, les peintures argentines…Pas trouvés !!! Tant pis, cela aura été une visite éclair car cela ne nous intéresse pas vraiment de passer du temps devant les Degas, les Van Gogh, les Cézanne, les sculptures de Rodin …C’est intéressant certes, mais ce n’est pas vraiment l’Argentine…

Le jour commence à tomber lorsqu’on en ressort et nous prenons donc le chemin du retour…Encore quelques kilomètres de marche pour rentrer à l’auberge, faire quelques courses et enfin, se reposer !

 

San Telmo et La Boca

Nous sommes les premiers à prendre notre petit-déjeuner à l’auberge alors qu’il est déjà 8h30 ! Ok, c’est définitif, c’est un mode de vie complétement décalé en Amérique du Sud. Alors qu’en Asie, nous mangions à 18h le soir car tout risquait d’être fermé ensuite, ici, les restaus ouvrent à partir de 20h seulement et au contraire, tout est fermé entre 14h et 17h…Les soirées dans les bars commencent après minuit…Bref, c’est un rythme totalement différent. Du coup, on traine un peu pour ne partir que vers 10h30 car on se dit que si on part trop tôt, l’animation n’aura pas encore commencé et cela risque d’être un peu tristounet dans les rues…

On part donc à pieds, encore, pour le quartier San Telmo. On n’a pas choisi cette visite, aujourd’hui, pour rien, puisque le dimanche, c’est jour de brocante à San Telmo. On descend donc la rue Defensa qui est pleine de brocanteurs qui vendent vraiment de tout et de rien. On en profite pour acheter notre aimant souvenir (qu’il sera beau notre frigo !!!) et on arrive à la place Dorrego, inondée d’argentins et touristes. Un couple de sexagénaire danse quelques morceaux de Tango, mamie paraît un peu fatiguée mais c’est un spectacle gentillet malgré tout.

 

 

L’air de rien, on a flâné pas mal de temps encore une fois et on commence à avoir faim.

On continue un notre chemin et tombons sur un restau qui propose des Parilla à un prix très abordable : soit des pièces de viandes cuites au barbecue. C’est un incontournable de la gastronomie argentine alors ma foi, laissons-nous tenter. L’entrée est absolument délicieuse : aubergines et poivrons magnifiquement cuisinés et un Empanada trop trop bon…ça laisse présager du bon tout ça ! Mais la première série de viandes n’est pas concluante, mais alors pas concluante du tout….On se retrouve avec de drôles de morceaux de viandes : grosse saucisse, boudin noir et ??? Cervelle ? Dès que Kevin annonce « cervelle », Elise recrache le morceau qu’elle ne trouvait, de toute façon, pas à son goût du tout…à part le boudin noir délicieux, il faut avouer, rien de très bon.  Bon…La deuxième série se compose de côtelettes de bœuf. Elles ne sont pas savoureuses mais c’est déjà mieux…La troisième série (wouah, on commence à caler – vraiment !) se compose, quant à elle, de porc et poulet : ah, c’est bon ! Mais on n’en peut plus, entre l’entrée, toute cette viande, les frites et la salade…pfff ! On en ressort satisfaits d’avoir essayé, mitigés de l’expérience mais surtout, la peau du ventre bien tendue comme on dit !

Nous décidons de marcher jusque La Boca…Drôle de décision alors qu’on sait que c’est un quartier qui craint mais plusieurs raisons : on a besoin de digérer (première très bonne raison), on est vraiment pas très loin du quartier et à peine plus loin de la rue qui nous intéresse dans La Boca et surtout, on ne sait pas quel bus on doit prendre et où le prendre…Alors on décide de le faire en restant sur les grosses artères.

Le trajet se passe bien et nous passons devant le fameux stade de la Boca, la Bombonera, là où le dieu à commencer à jouer. Comment ça, Dieu a joué au foot en Argentine ? Mais oui, le dieu Maradona biensûr, c’est comme ça qu’ils l’appellent ici. La photo s’impose donc.

 

On arrive ensuite très rapidement à LA rue touristique de La Boca : Caminito. C’est une rue avec des bâtiments très très colorés (un petit air de Valparaiso). En fait, La Boca est un quartier très populaire où s’installèrent les immigrants italiens et espagnols au milieu du XIXème siècle.  Les habitants travaillaient, pour la plupart, comme main d’œuvre au port et, après l’entretien des bateaux, utilisaient leur surplus de peinture pour décorer leurs maisons. Aujourd’hui, c’est dans cette rue et le quartier qui l’entoure que les couleurs sont le plus préservé et les touristes affluent réellement en masse (comme nous….). La rue est très animée de ce fait, avec multitudes de spectacles de tango de rue, organisés par les restaurants. Les touristes ont le droit à la photo « Tango »…C’est sympa mais tout cela fait un peu faux !

 

   

Les 2 icônes de l’Argentine: Maradona et le boeuf!

Après ces diverses visites, on décide de rentrer se reposer un peu à l’auberge. Le trajet aller s’était bien passé mais on préfère prendre le bus pour le retour – on se sent quand même un peu plus en sécurité…Un peu de repos et nous voilà repartis au café Tortoni, le café le plus touristique de Buenos Aires (décidément, c’est qu’on prend goût aux endroits touristiques)  pour un spectacle de Tango. Nous avions réservé le matin même et on en est bien content puisqu’on se retrouve à une table, juste devant la scène. On ne pouvait pas être mieux placé. Le spectacle alterne entre musique, chants et danse. L’orchestre est incroyable – on adore. On aime un peu moins quand la chanteuse vient (et elle vient un peu trop souvent à notre goût) et les danseurs sont bons…Le Tango argentin est une belle danse…Mais il n’y en a pas assez à notre goût…On aurait voulu plus de danse et moins de chant…Mais on est quand même content d’avoir assisté à un vrai spectacle. Le Tango fait quand même partie intégrante de la culture argentine et cela aurait été dommage de le louper !

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Microcentro et Bife de Chorizo !

Pour notre dernière journée complète à Buenos-Aires, nous nous concentrons principalement sur l’hyper-centre. L’hyper-centre, on y est déjà passé maintes et maintes fois à pieds, mais on n’a pas fait toutes les rues et la vraie visite touristique en gros. On repasse donc vers la place de Mai d’où l’on pénètre sur l’avenue Florida. Là, on en profite pour refaire du change pour tout le reste de notre voyage (ça fait beaucoup cette fois) et on est content d’avoir attendu car on obtient un bien meilleur taux que le samedi. On remonte toute l’avenue et faisons un tour aux galeries Pacifico, l’un des plus beaux centres commerciaux de la ville avec de superbes fresques murales à l’intérieur.

   

Avant de continuer notre tour de l’hyper-centre, on continue vers le quartier Retiro où se trouve la gare de bus. On y achète nos billets pour aller à Iguazu avec un départ le lendemain. On ne comprend pas trop car, sans rien demander, le gars nous fait une réduction de presque 25% faisant passer le prix de 657ARS à 500ARS si on paye en cash…On ne va  pas cracher dessus ma foi !

On reprend ensuite notre tour : place San Martin, Théâtre Servantes entourés de magasins de danse classique, temple de la congrégation israélite, théâtre Colon, Obélisque.

 

 

 

Après tout ça, il est l’heure de manger et un menu complet (steak de bœuf (bife de Chorizo), boisson et dessert) plus que bon marché nous appelle. Le bœuf argentin est presque aussi connu que le tango argentin alors après la Parilla, il nous fait forcément goûter le steak de bœuf. Et en effet il est bon, bien tendre bien qu’on puisse sans doute trouver d’encore meilleure qualité ! On se régale et encore une fois, on sent notre ventre se tendre. Après l’Asie, ça nous change tout ça !

Un bon Bife de Chorizo argentin. Miam miam!!!

On reprend ensuite notre tour jusque la place de Mai (encore), d’où l’on va voir de plus près la Casa Rosada : le palais présidentiel tout rose. On finit par le palais du congrès….

 

 

Pouf. Ca y est, on a eu une bonne vision de Buenos-Aires et on décide de rentrer à l’hôtel pour une soirée tranquille. Buenos Aires nous a vraiment plu. C’est une ville qui ressemble à nos grandes villes européennes avec la culture latine en plus et ça fait tout son charme !

On est bien content d’y être venu le week-end car la ville nous a enchanté de par son animation. Et surtout, on n’est pas mécontent de partir le lendemain car le lendemain matin, alors que nous traînons à l’hôtel avant de prendre notre bus, nous sommes témoins d’une pluie absolument incroyable de grêles avec des orages assez impressionnants. Il pleut dehors…et dans l’hôtel !!! On profite d’une petite accalmie pour aller prendre le métro jusque la gare de bus et il s’avère que le premier niveau du métro est inondé…Ce qui tombe bien pour nous : le métro fonctionne toujours mais pas les portiques pour payer…Trajet gratos ! :-) C’est ce qu’on a appelé : « maîtriser totalement son voyage » : beau temps, bonne période et petites réducs quand il faut…C’est parfait ! Et pour le moment, notre séjour en Argentine nous semble parfait en effet ! :-) Vivement la suite !