De Kalaw au lac Inle (6 au 11 Janvier 2013)

Le trek, c’est Inle chez nous…Wouuuuh ! Beau début de post, remarquez que l’on se surpasse pour cette nouvelle année (oui oui, il y a une sorte de jeu de mot…Non? Toujours pas? Inle…inné…Ok, on arrête là les dégâts!). Donc, ayant envie de changer un peu du bus et ayant aussi envie de découvrir la campagne birmane, on choisit de se rendre au Lac Inle à pieds, en trek (puisqu’on aime ça!). Pour cela, rien de plus simple, il y a un trek très en vogue qui part de Kalaw et arrive au lac Inle en 3 jours.

C’est ainsi que notre bus, en provenance de Mandalay nous dépose à Kalaw à 2h du mat’. On n’a jamais fait si tôt mais pour le coup, ce ne sera pas trop grave car à peine descendu du bus, un petit jeune homme transit de froid (on se rendra vite compte que la nuit, on se les pèle sévère à Kalaw) nous propose de nous emmener à sa guesthouse pour des chambres à 7$. A ce prix-là, on ne réfléchit pas, ça peut être pourrit, c’est toujours ça de pris. Nous le suivons et prenons possession d’une chambre sommaire mais convenable. Du coup, on paiera cette nuit, ce qui n’était pas prévu, mais au moins, on peut finir notre nuit sans problème et à un prix raisonnable.

Le lendemain, nous nous laissons tenter par les treks qu’organise la guesthouse. C’est une vraie plaque tournante, on voit énormément de personnes partir en petits groupes le matin…ils doivent être habitués…alors on leur fait confiance. On paye un prix plus important que ce que l’on pensait et ce que l’on devrait mais cela reste tellement en dessous de notre budget qu’on en oublie de comparer et de négocier correctement (erreur qui, Kévin vous l’assure, ne se répétera plus !). En tout cas, toutes ces formalités réglées – on part le lendemain pour les 3 jours de trek –, on part se balader dans la toute petite ville tranquille de Kalaw. Journée repos. Enfin ! On monte au monastère pour avoir une jolie vue de Kalaw et des montagnes qui l’entourent, on mange dans un super restaurant un vrai festin et on traine au marché et achetons notamment un gros paquet de stylos et des ballons que nous souhaitons donner aux écoles que nous croiserons durant notre trek, dans la campagne.

Le lendemain matin, c’est parti pour 3 jours de marche … 2 jours ½ en fait et quelques heures de bateau ensuite sur le lac Inle. 2 jours ½ pour environ 60km. Nous sommes un groupe de 6 avec notre guide : un couple de suisse-allemand, un danois, un italien et nous. Notre guide, Marsane, n’est pas « éduqué », il s’est formé avec le temps commençant en tant qu’éclaireur (guide qui montre uniquement le chemin en gros), puis cuisinier pour les treks…il a appris l’anglais en l’écoutant et est devenu guide il y a 7 mois. Nous découvrirons pendant ces 3 jours que Marsane est très sympa, qu’il en connaît un paquet sur les plantes mais que son anglais et dur à comprendre, qu’il en connaît peu sur la culture du pays en général et que sa compréhension de l’anglais est assez limité ce qui le fait répondre (ou pas) à côté de nos questions…en gros, nous ne l’avons pas adoré et ne sommes absolument pas tombé sur le meilleur guide – vous le comprendrez, Marsane n’a pas eu droit à son pourboire ! 😛

Au-delà de Marsane, le groupe était très sympa ce qui a permis quelques bonnes discussions lors de nos longues marches et quelques bonne soirées de cartes.

Le cuisinier qui nous suivait pendant ce trek était plutôt bon, ce qui nous a permis de nous régaler et de bien se gaver – il faut dire que les longues marches nous creusaient sacrément l’appétit !

Et le trek en lui-même…eh bien les paysages étaient très jolis. Étrangement, on se croyait souvent en Europe avec des parcelles de champs bien délimités, des cultures de pommes de terre, choux, etc….Un paysage très vallonné.

 

 

Mais voici les quelques particularités qui nous ont faits nous sentir en Birmanie et que nous avons adoré durant notre trek :

  • Rencontrer la population et toujours échanger quelques mots

 

  • Voir les Birmans travailler dans les champs avec leurs chapeaux de paille très typiques

  • Voir une mine de charbon en plein milieu de nulle part !!

 

  • Admirer dans les villages les travaux de tissage (sacs, écharpes) et de tressage (des paniers)

 

  • Voir les champs de piments et le piment sécher dans les villages

 

 

  • Goûter au Bétel à la gare d’un petit village : cette feuille qu’ils remplissent de Bétel, chaux et noix d’arec  – c’est toujours mieux d’essayer en groupe que seuls

 

  • Voir les jeunes jouer à ce qui semble être le sport national: une sorte de volley où l’on joue aux pieds, avec une balle en bambou…Ok, ce n’est plus du tout une sorte de volley décrit comme ça!

  • Jeter un Å“il aux diverses écoles que l’on croisait sur notre chemin et écouter les chants des enfants – toutes les écoles des petits villages ont une école qui enseigne du Grade 1 à 4 seulement. Ensuite, les enfants doivent aller dans une école d’un village plus grand, mais bien souvent, ils arrêtent tout simplement pour travailler avec leurs parents.

 

   

  • Marcher très souvent sur la voie ferrée…normal! En même temps, avec 2 trains (ou même 1) par jour, pas trop de risque!

  • Nous n’avons pas adoré mais c’est une image très rigolote qui restera gravé dans notre mémoire : le premier soir, nous dormions chez une famille et les grands installent les enfants devant la TV. Jusque-là, tout va bien. Et un peu plus tard, ils ramènent un énoooorme bac d’ail. Les enfants (ils devaient avoir de 4 à 8 ans) se sont mécaniquement mis à éplucher l’ail en regardant la TV, toute la soirée !!!! Alors ma chère sÅ“ur, voilà une bonne idée pour la maison, si tu as quelques légumes à éplucher, le soir, devant la TV, ça a l’air de plutôt bien marcher !!!

 

  • L’arrivée en bateau sur le Lac Inle – mais nous y reviendrons.

A côté de tous ces magnifiques images et souvenirs, nous avons été déçu sur certains points mais avons fini par bien en rire avec nos camarades de trek :

Le premier jour, le guide nous propose d’aller voir un Shaman. Cool, nous lui faisons comprendre que ça nous enchanterait. Alors oui, nous sommes allés chez le Shaman, mais nous n’avons absolument pas échangé avec le Shaman, le guide lui tournant le dos et profitant juste du thé et des gâteaux que la famille du Shaman nous offrait. Cela aurait pu être une bonne expérience mais tant pis…On a quand même une belle photo de la famille dans la cuisine :-)

Le soir, nous devions dormir chez une famille, ce que nous avons fait, mais nous n’avons absolument pas pu échanger avec la famille…On nous a installé à l’étage dans une grande pièce et la famille est resté dans sa cuisine. Seul le soir, ils sont montés regarder la télé dans la pièce où nous étions et allions dormir mais avec la TV, difficile d’échanger…Ils étaient bien trop habitués à recevoir des touristes !

Le deuxième soir, nous dormions dans un monastère mais manque de bol, justement, ce soir-là, les moines étaient partis à l’hôpital pour un moine malade. Nous n’avons donc pas vu les moines (que les enfants).

   

Bref, ça nous a fait bien rire et ça n’a, malgré tout, rien enlevé au charme de notre trek ! Cela nous a aussi fait beaucoup de bien de se remettre un peu à la marche. Même si le trek n’était pas très difficile (peu de dénivelé), on a malgré tout, pas mal marché (de 5 à 7h par jour).

L’arrivée au Lac Inle était vraiment sympa. Nous sommes partis de Inthein, une ville située au bout d’un bras assez long du lac. Nous avons donc navigué environ 30 minutes dans ce bras, croisant vendeurs ambulants, petites boutiques souvenirs et jolis petits villages. Lorsque l’on débouche sur le lac, on peut admirer de très beaux villages sur pilotis, des jardins flottants et des centaines de pêcheurs à la technique très particulière. Très belle promenade.

 

     

 

 

 

Arrivés à Nyaungshwe, on se sépare du groupe et de notre guide et on s’installe dans notre petit hôtel très sommaire (première et seule fois où nous aurons réservé une chambre en Birmanie – ah non, pour Yangon aussi nous réservons) mais pour finir, après avoir fait un tour des hôtels de la ville, on se rend compte que c’est le moins cher malgré tout alors tant pis, la chambre n’est pas top mais on a un petit balcon qui donne sur le bras du lac. Ca rehausse un peu le cachet de la chambre ! On se balade donc un peu dans la « ville » et, après un petit apéro pris sur notre balcon (là, ça rehausse vraiment la chambre) on retrouve nos amis suisse-allemand pour dîner le soir un délicieux curry et toujours, ses petits accompagnements.

Nous resterons 2 journées au Lac Inle, partant le 2ème soir direction le Rocher d’or, au Sud de Yangon. Programme de ces 2 journées : pas de tour en bateau car au final, on a déjà fait une bonne partie de ce que les tours nous proposent, mais vélo ! Finalement, notre séjour en Birmanie sera complet : visites culturelles, rencontres et sport !

La première journée, on enfourche un peu tardivement nos vélos pour longer l’est du lac. Sur le chemin, on croise un panneau « Red Mountain Winery ». Absolument en manque de vins depuis quelques mois maintenant, demi-tour toute, on prend très vite la décision d’aller visiter cette bénédiction qui nous tombe du ciel ! Après une difficile montée dans les coteaux (on l’aura mérité notre vin), on entame une visite guidée de la Winery. Il faut imaginer la scène pour bien saisir l’étrangeté de la situation : la visite est menée par une petite birmane qui nous en raconte un paquet sur la confection du vin, nous sommes dans un pays peu développé mais les installations sont à la pointe de la technologie – on a rarement vu ça lors de nos visites de caves à Bordeaux ! -, le vignoble est absolument gigantesque, développé par un allemand rejoint par un français. On est face, pour finir, à des cépages totalement connus : sauvignon, cabernet, etc. Ça nous fait bizarre de tomber dans cet environnement totalement moderne et aseptisé en sachant dans quel pays on se trouve  et de se faire expliquer le vin par une birmane qui, quelques mois auparavant, ne devait pas y connaître grand-chose ! Le vignoble est jeune : 10 ans, ce qui nous donne un vin, au final, encore assez jeune. On s’installe donc ensuite pour goûter 4 vins différents : 2 blancs, 1 rosé et un rouge. Et, à part un blanc demi-sec, les vins ne nous ont absolument pas convaincus. C’était quand même cool ce petit retour aux sources :-)

 

 


La descente du retour est bien plus facile et nous nous rendons au village de Maing Thouk. Après 10 minutes de vélos sur un pont à pilotis, on arrive en fait à une impasse. Tout le village est sur pilotis, c’est mignon. On voit un restau en face qui pratique des prix normaux. Du coup, la fille vient nous chercher sur sa pirogue pour nous y emmener et on peut déjeuner, tranquilles, sur notre petit restau à pilotis.

     

 

C’est bien repus que nous entamons la montée vers le monastère de forêt qui est sensé jouir d’une superbe vue sur le lac. Après le repas, la montée est encore plus difficile et on laisse nos vélos un peu avant l’arrivée pour terminer à pieds. Au Stupa où nous arrivons, c’est absolument parfait, un transat attend Elise qui a tant envie d’une bonne sieste ! (eh, ça fait longtemps qu’on n’a pas bu de vin on vous a dit – dur contre coup !). Pendant ce temps, Kévin grimpe (non sans mal :-P) sur le Stupa et sera bientôt rejoint par un moine : Sasama (ça ne s’écrit sans doute pas comme ça mais on fait ce qu’on peut !). Il est adorable et discute un bon moment avec nous (du moins, nous discutons dans les limites de son anglais). Pour finir, l’après-midi passe très vite et on doit vite repartir pour ne pas rouler après le coucher du soleil. C’est dommage, Sasama nous proposait de venir dormir au monastère mais nous avons déjà payé notre chambre d’hôtel…

 

   

Le lendemain matin, on réenfourche nos vélos direction les sources d’eau chaude. Ça devient une habitude dans chaque pays de se faire un moment détente dans des sources d’eau chaude (Mongolie, Népal et maintenant, Birmanie). Sur le chemin, on s’arrête dans une école. Ah oui, on a oublié de vous dire que durant notre trek, nous n’avions finalement pas distribué les stylos que nous avions achetés pour les enfants des écoles. La raison est que nous sommes arrivés dans toutes les écoles que nous avons croisé et dans lesquelles nous sommes entrées au moment des pauses (déjeuner ou avant le début de la classe le matin). De ce fait, nous n’avons jamais croisé les professeurs et on nous avait dit de ne pas donner directement les stylos aux enfants mais aux professeurs….Résultat : on a toujours les stylos et on n’a même pas pu assister à un cours. Nous entendons donc les cris des enfants de loin, ça provient d’un tout petit bâtiment en teck, sur pilotis. On attend donc un peu en bas du bâtiment et croisons l’un des professeurs à qui nous demandons si nous pouvons entrer. Nous resterons quelques temps à observer la classe. Ils sont 4 professeurs pour 76 enfants du Grade 1 à 5. En notre présence, le Grade 1 (les tous petits) avaient cours de Myanmar et répétaient après le professeur les phrases du tableau (cf. la vidéo, c’est rigolo comme ils y mettent tout leur cœur !). Bref, on détaillera un peu plus dans notre rubrique « Projet Ecole », mais nous avons donc bien distribué les stylos pour les Grade 4 et 5 qui étaient ravis.

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Après ce bon moment, on file se détendre aux sources chaudes. On nous annonce 8$/personne pour les bains mixtes et 5$/personne pour les bains séparés. Comme on passe 24h/24h ensemble et qu’on est toujours avide d’économiser quelques $, nous voilà partis, chacun de notre côté pour se détendre dans les bains chauds du Lac Inle. On passe 2h à se prélasser au soleil, lire et quelques fois, se tremper dans les eaux brulantes (mais moins brulantes pour Kevin il semblerait). En sortant, on se retrouve et on échange sur notre expérience car tous les deux, nous avons pu observer des groupes de birmans venus, comme nous, se prélasser. Eh bien hommes comme femmes se brossent la peau dans les sources d’eau chaude (comme un hamman en fait). Il faut dire que comme tous les asiatiques, les birmans ne veulent surtout pas bronzer ! (quelle idée !) Les femmes se baignent en Sarong alors que les hommes sont bien en maillot de bain. Mais en tout cas, d’un côté comme de l’autre, ils faisaient les foufous et on a remarqué la même chose : ils ne doivent pas savoir nager car quand ils essaient de nager, ils battent des pieds à en éclabousser tout le bassin et les transats ! C’était marrant.

Encore une fois, ça passe très vite et après un petit repas autour des sources, on prend le chemin du retour vers Nyaungshwe pour attraper notre bus. Même si le trek nous a bien usés, nous nous sommes un peu plus reposés durant ces quelques jours et nous avons, encore une fois, fait de superbes rencontres.