Cu-Chi Tunnels – un saut dans l’histoire (25 Février 2013)

Avant de vous raconter un peu ce que nous avons vu aujourd’hui, revenons « quelques » années en arrière sur l’histoire, douloureuse, de ce beau pays qu’est le Vietnam.

Comme vous le savez, le Vietnam a été sous domination française pendant de longues années (de 1857 à 1945). En vérité, la domination ne commença pas réellement en 1857, mais c’est à cette date que les français ont décidé de conquérir le Vietnam. Pour finir, il aura fallu 30 ans aux colonialistes français pour instaurer leur domination sur l’ensemble du territoire vietnamien. C’est en fait en 1883 que la France annexe le Vietnam à son empire colonial (qui comprend déjà le Laos et le Cambodge).

En 1940, le Japon envahit l’Indochine française, mais un cessez-le feu est rapidement signé.

En 1941, le Parti communiste indochinois créé la ligue Viet Minh sous la direction de Ho Chi Minh. Ho Chi Minh, soit dit en passant, est parti étudier en France et aurait été initié au Communisme par le directeur de l’Humanité, en France.

Au cours de l’année 1942, l’état-major américain divise le Viêt Nam en deux zones de combat avec des rattachements opérationnels distincts. C’est cette vision qui prime dans les différentes rencontres entre Staline et Roosevelt sans aucune consultation du gouvernement de la France libre de De Gaulle.

Au cours de la seconde guerre mondiale, le Japon envahit le Vietnam et expulse les français. Un chaos politique s’ensuit : le 11 mars 1945, l’empereur, collaborant avec les Japonais, proclame l’indépendance et la réunification du pays. Le 10 août, le Viêt Minh entre en conflit ouvert avec les Japonais. Le 15 août le Japon annonce sa capitulation. À partir du 17 août, le Viêt Minh prend le pouvoir à Hanoï au cours de l’épisode connu sous le nom de « Révolution d’Août ».  Ho Chi Minh proclame alors officiellement la création de la République démocratique du Vietnam en 1946.

Néanmoins, les français essayent de reprendre leur colonie après la défaite des japonais, ce qui signe le début de la guerre d’Indochine ou la première guerre au Vietnam, menée par Ho Chi Minh. Elle ne se termina qu’en 1954 après une cuisante défaite des français à Dien Bien Phu.

La conférence de Genève coupe alors le pays en 2, le Vietnam du Nord étant dirigé par Ho Chi Minh et le Sud par Ngo Diem Diem. Ho Chi Minh crée le Front National pour la libération du Sud Vietnam en 1960. Le Vietnam devient alors le champ de bataille de la Guerre Froide : le Vietnam Nord communiste, allié à la Chine et l’URSS, contre le Vietnam sud capitaliste, pro-américain.

Après des millions de morts du côté vietnamien et 57.000 soldats américains tués au combat, les Etats-Unis se retirèrent en mars 1973 abandonnant ainsi ses alliés sud-Vietnamiens.

La guerre du Vietnam s’acheva en avril 1975 après la prise de Saigon (rebaptisée Ho Chi Minh ville) par les communistes du Nord. LE Vietnam connaît alors une phase très…communiste.

En 1986, le Parti communiste vietnamien engage une révolution économique : le doi moi qui est une ouverture économique et commence des réformes du secteur privé semblables à ceux de la Chine. Le pays connaît depuis une croissance économique très forte.

Fin de l’histoire du Vietnam (dans ce blog, car l’histoire continue biensûr :-))

 

Nous sommes partis en excursion d’1/2 journée pour visiter les tunnels de Cu-Chi. Nous avons eu, pour cette excursion, un guide très intéressant qui nous a parlé de l’histoire du Vietnam, de la vie sous le communisme (après 1975), du Vietnam aujourd’hui…Pour le coup, nous ne regrettons pas d’avoir pris une excursion guidée !

Pour situer, Cu-Chi est un petit village au nord de Ho-Chi-Minh, feu Saigon. Il est proche du Mékong et se situe à égale distance de Saigon et du Cambodge, entouré de forêt. Loin d’être le seul, il était le plus important des villages ramifiés dans la zone, car il servait de base au Viet Congs.
Quant aux tunnels, il ne s’agit pas de grottes mais de 250km de tranchées souterraines pour faire face à l’invasion américaine. Des tunnels d’1m de haut et 0,8m de large, plongés dans l’obscurité, qui reliaient différent villages entre eux, ainsi que des salles de réunion (meeting room), abris d’armes, cuisines, hôpital, etc. Pour en avoir parcouru 20 à 40 mètres, il y a de quoi être claustrophobe là-dedans. Epatant d’apprendre que les Viet Congs ont tenu tête à la puissance américaine pendant plus de 5 ans dans ces conditions. Ils restaient maitres de cette zone et présentaient une réelle menace, étant assez près de Saigon pour l’attaquer, mais près du Cambodge pour s’y réfugier. Un vrai Apocalypse Now !
Sans compter sur l’ingéniosité des « Viet » à cacher des pièges dans la forêt, type Rambo : pointes métalliques plantées dans la terre et régies par différents mécanismes, qui emprisonnent une jambe ou qui empalent l’ennemi. Mais le plus malin, c’est de rester caché à côté du piège, et d’attendre que l’équipe de sauvetage vienne chercher leurs blessés pour se lancer dans une séance de tir.
Ce paysage était parfois lunaire, calciné et recouvert de cratères formés par les bombes des B52.
Mais aujourd’hui, la nature a repris ses droits ; les arbres ont repoussés et les touristes ont pénétrés sans difficulté cette zone imprenable pour s’essayer au tir à l’AK47 ou au M51.

 

 

Nous sommes ensuite rentrés sur HCMV (Ho Chi Minh Ville) pour l’après-midi. Convaincus pour notre excursion, nous réservons de suite auprès du même tour operator pour le lendemain une excursion de 2 jours dans la région du Delta du Mékong, en obtenant même un petite réduc !

Nous dégusterons de la nourriture de rue pour le déjeuner qui était bien mérité ! Puis, Kevin est heureux car on va au supermarché ! Signe d’une civilisation avancée J On y achète à moindre frais notre casse-croute pour l’excursion à venir car tout n’est pas inclus. Enfin, nous nous lançons à la découverte d’une spécialité locale pour le diner :le banh xeo. Une forme de crêpe croustillante fourrée de légumes et d’un peu de viande. Sauf qu’on a de la salade à côté, et que les vietnamiens « défourrent » la crêpe pour fourrer la feuille de salade qu’ils accompagnent ensuite de la crêpe… Ils sont fous ces Vietnamiens. Loin de nous laisser un souvenir impérissable, il en sera autrement du buffet de dessert que Kevin a commandé. Tel Hercule, il va se lancer à la conquête des 12 desserts proposés en picorant dans chacun. Du courage, il en fallait car ces desserts offraient un avantage qui était leur point faible : aucun n’était connu en occident. Et d’apparence, ils sont peu appétissants : tout gluant, plein de gelée, de couleurs vives (blanc/violet foncé/jaune fluo/rouge pétant/vert fluo, etc.)…

Demain, direction le Delta du Mekong !