Le système éducatif au Népal

 Cycle scolaire

Le cycle scolaire népalais a été structuré par le régime Rana dont l’ordonnance de 1939 (Isteehar, the First Educational Regulation-1939) fut le pilier. Ce système s’est quelque peu adapté au fil du temps pour être appliqué de nos jours comme ceci :

  • Le « Kinder Garden », l’équivalent de la petite section de maternelle.
  • Le « Lower Kinder Garden », l’équivalent de la moyenne section de maternelle.
  • Le « Upper Kinder Garden », l’équivalent de la grande section de maternelle.
  • Du grade 1 au grade 5 : Primary School, c’est l’école primaire, l’équivalent du CP au CM2.
  • Du grade 6 au grade 8 : Lower secondary School, c’est le « petit collège », l’équivalent de la 6ème à la 4ème.
  • Du grade 9 au grade 10 : Secondary School, c’est le collège, l’équivalent de la 3ème et de la 2nde.

A la fin du grade 10, les élèves passent un examen national, le SLC (« School Leaving Certificate »), pour pouvoir passer au « grand collège » (D’ailleurs, on dit qu’une école est bonne si elle a un bon taux de réussite au SLC).

  • Du grade 11 au grade 12 : Higher secondary school, c’est le « grand collège », l’équivalent de la première et de la terminale française. Un diplôme est de nouveau obtenu après le grade 12, mais il n’est délivré par l’Etat, donc de peu de valeur.
  • Après le grade 12, les élèves peuvent aller à l’université. L’université : d’abord 3 ans d’études pour obtenir le titre de « Bachelor ou Indergraduate ». Puis 2ans d’études et une année de thèse dans le titre de « Master » qui n’est reconnu que sur le territoire népalais. De nombreux étudiants essayent de faire leur thèse à l’étranger, en Inde notamment, pour que leur diplôme ait plus de valeur.

Normalement l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans, c’est-à-dire jusqu’au grade 10. Toutefois, d’après le directeur de l’école que nous avons rencontré, cela n’est pas tout à fait vrai puisque pour lui, l’école n’est pas obligatoire et 95% des enfants seraient scolarisés.

Une réforme est prévue pour modifier le système scolaire népalais (prévue pour 2015) pour le rapprocher du système britannique (international), avec du Grade 1 à 8 : la Basic Education et du grade 9 à 12 : le Secondary Level. Le SLC s’obtiendrait alors au Grade 12 (au lieu du Grade 10), ce qui en définitive correspondrait au baccalauréat.

 

Organisation de la journée et matières enseignées :

Les écoliers népalais commencent à 10h et finissent à 16h mais ils n’ont que 10 minutes de récréation le matin et l’après-midi et seulement 30 minutes pour déjeuner. Pour eux, le premier jour de la semaine est le Dimanche, ils travaillent donc du Dimanche au Vendredi et n’ont que le Samedi comme jour de repos.

Le gouvernement n’impose pas les vacances, il demande à ce que plus de 220 jours par an soient enseignés. Du coup, les vacances varient selon les écoles. Cependant, la plupart des écoles ferment durant les fêtes au Népal. Et ce pays cosmopolite connait de nombreuses fêtes ;-).

Quel que soit leur âge, les écoliers changent de professeur pour chaque matière. Un professeur = une matière. Dans une journée, les écoliers ont 4 à 6 matières dans la journée.

Concernant les matières enseignées, il y a : l’anglais, les maths, les sciences (physique, chimie et biologie), le népalais, l’histoire et la géographie, l’éducation civique, hygiène et santé, sport et à partir du grade 6 il y a aussi « population et environnement ». A partir du Grade 9, ils doivent prendre 2 options supplémentaires parmi de nouvelles matières : comptabilité, maths optionnelles, géographie, histoire (du monde), Home science ou culture générale.

 

Répartition privé/public

Le gouvernement népalais affiche une volonté forte de décentralisation. Cela se traduit par une grande autonomie laissée à la création et à la gestion locale de l’école… mais aussi à son financement. Il existe ainsi trois types d’écoles

  • LES ECOLES PUBLIQUES

Elles sont établies dans tout le pays et sont gratuites jusqu’en classe 5.
Deux types d’écoles publiques existent ;

–          les écoles gouvernementales, gérées directement par l’Etat qui impose et finance le corps professoral mais délègue toute l’animation à un comité local. Elles manquent de locaux, d’équipements et de personnel formé. Les résultats dans l’école primaire publique se révèlent très médiocres et il faut plus de 10 ans en moyenne pour terminer les cinq années d’études primaires.

–          les écoles « communautaires », gérées par la communauté, qui par l’intermédiaire du comité local pilotent le corps professoral et les activités annexes ; elles restent cependant sous la tutelle du gouvernement et bénéficient d’un financement partiel de sa part. Les subventions allouées par l’état sont souvent insuffisantes en zones rurales, le comité de village (Municipalité) prend alors en charge une partie du coût de fonctionnement de l’école, embauche des enseignants supplémentaires et fait appel à des subventions d’associations internationales.

Quoiqu’il en soit, le plus souvent, les professeurs ne bénéficient pas d’une formation suffisante. Leur salaire est faible pour un plein temps de 6 jours, avec des retards de paiement, ce qui explique un absentéisme important. De plus, les enseignants sont totalement politisés, on essaie de placer un représentant de son parti dans les écoles, etc. Ceci a inévitablement des conséquences néfastes sur l’éducation  puisque l’enseignant est plus voué à la politique qu’à son école ; protégés par leur parti, ils ne sont pas pénalisés en cas d’absentéisme répétitif ou prolongé.

  • LES ECOLES PRIVEES

Elles sont établies uniquement dans les grandes villes. L’enseignement est en général d’un bon niveau. Le suivi des élèves est bon, mais le coût des scolarités est élevé. Les écoles privées marchent comme des entreprises. Elles ont une licence d’exploitation et doivent faire des profits (paiement de taxes).

25% du profit net et 1% de la masse salariale sont reversés à l’Etat. Pour ouvrir une école privée, il faut effectuer un dépôt de garantie (achat de la licence) : 4000€ par exemple pour enseigner jusqu’au Grade 8. Ce sont les parents, au final, qui financent le fonctionnement de l’école. Pour l’école privée que nous avons visité, les coûts de fonctionnement s’élevaient à 11€/enfant/mois (y compris les livres), soit 2 journées de travail d’un ouvrier agricole au Népal.

 

Que l’école soit privée ou publique, ce qui fait sa renommée est le pourcentage de réussite au SLC. Cela marche comme une campagne marketing : on se sert de ce taux pour attirer et agrandir ensuite ses moyens. Beaucoup d’écoles, de ce fait, « abusent » et font énormément travailler les enfants la dernière année pour le SLC avec des horaires inconcevables. Ils mettent en place de internats qui coûtent très chers (100€-150€/mois) et le principe est un bourrage de crâne….

Les écoliers doivent tous porter un uniforme, c’est obligatoire et c’est à eux de l’acheter et d’en prendre soin. Si les enfants portent un uniforme, c’est pour qu’il n’y ait pas de différences vestimentaires entre les riches et les pauvres.