Notre arrivée en Birmanie… Joyeuse année !

L’arrivée en Birmanie s’est très bien passée. Pour autant, cela s’annonçait chaotique et on est revenu de loin. On a beaucoup douté en amont. Et particulièrement Elise, qui s’est montrée dure envers elle-même. Une petite période d’incertitudes qu’il a fallu traverser, faisant osciller son humeur de « rien ne fonctionne comme prévu » à « j’ai toujours des idées de ***** ». Quant à Kevin, il est passé de préoccupé et distant à ravi. Revenons sur certains points….

Pourquoi s’envoler vers Rangoon un 31 décembre, qui plus est vers 17h-18h ?

En effet, cette question est pertinente. Pourquoi vouloir quitter un pays qu’on apprécie (la Thaïlande) pour se rendre dans un environnement inconnu, qui plus est à la veille d’une nouvelle année ?!? En arrivant, pas le temps de savoir quel endroit  serait agréable et quoi faire pour célébrer cette nouvelle année. Cela fait partie des vols planifiés lors du billet d’avion tour du monde. Sur le papier, on n’y prête pas plus attention que cela : cela colle avec le nombre de jours dans chaque pays, les prix sont moins chers, etc. Mais le jour J, tout prend une autre signification. Elise le traduit en «j’ai toujours des idées de ****** ». Oh ! Cela me fait penser qu’il faut remettre son abattement dans le contexte. Allons voir ce point avant de revenir sur cette question pertinente….

Une humeur abattue : quelles idées de ****** !

Faut dire qu’Elise n’était pas au mieux de sa forme car elle doutait de ses dernières décisions ; une ou deux décisions qui pouvaient être contestables comme vous l’apprendrez ci-dessous. Mais c’est surtout l’appréhension de ce nouveau pays aux exigences particulières qui la mettait dans cette humeur.

Les exigences de la Birmanie

Non mais c’est vrai, pourquoi demander des billets neufs de dollars américains ? Pas de déchirure, pas d’écriture, pas de tâche, pas de pliure… Faut des billets d’excellente qualité ! Pas commun comme demande. Pas de distributeur de billets en Birmanie de nos jours selon les récits de voyage, donc si vous vous ratez sur ce point, ben pas d’argent accepté en Birmanie…. Retour à la case départ immédiat par avion ou stage de survie pour attendre votre vol retour. Et il semblerait que les Birmans ne plaisantent pas sur ce sujet : pas de dollars américains en mauvais état ! Notre vol retour de Birmanie étant dans 2 semaines, on a voulu éviter le stage de survie. On a donc remué ciel et terre pour trouver des dollars américains en excellent état, qui plus est à un bon taux de change (voir détails ci-après). Mais un pays qui se montre compliqué avant d’y avoir mis les pieds, ça met un peu de pression (humeur en baisse).
Sans compter qu’Elise a vérifié le prix des hôtels sur Rangoon pour notre arrivée. Rien en dessous de 25$… Ce prix, considéré comme pas cher en Birmanie, est astronomique dans tous les autres pays d’Asie, même les plus développés. Pour prendre du recul, le Lonely Planet 2009 indique des prix pour ces hôtels de 7$-10$… 3 fois moins. On constate donc une flambée des prix des hébergements (qui n’est pas lié au nouvel an)… quid de notre budget ? Faut le multiplier par 3 lui aussi ? Cette incertitude nous met dans une humeur électrique. Donc il nous faut des dollars, et pleins, vu la hausse des prix.

Pour une poignée de dollars

Elise avait un bon plan pour le change en dollars : Super Rich. C’est L’endroit où il faut aller pour profiter des meilleurs taux de change à Bangkok. Comment le sait-on ? Ben, après des recherches sur internet, on a constaté tout simplement les Thaïlandais se bousculer devant l’enseigne pour pénétrer dans ce bureau de change archibondé. De Chinatown, on est parti à l’autre bout de Bangkok, près du marché de Pratunam, pour avoir nos dollars. Sur le chemin, on a consulté 3 banques pour connaitre leur taux. Arrivé à Super Rich, on nous explique que l’enseigne où on est achète le dollar mais ne le vend pas, il faut aller dans l’autre enseigne à côté, sauf qu’il est 16h30 et qu’exceptionnellement, elle a fermé à 16h00 pour 3 jours… Bon, on trace vers les centres commerciaux pour voir avec les banques. On est le week-end, et de nombreuses banques ne vendent pas le dollar hors de la semaine. Dans le lot, certaines en vendent, mais pas de dollars neufs pour le Myanmar… faut voir l’autre banque d’en face… qui nous avait dit la même chose 2 minutes avant. Arghhh, retour à la case départ. Après, cela ne dépend pas tellement de la banque mais de l’agence, si elle est approvisionnée en beaux billets. Quand on en trouve une qui nous dit que c’est bon, cette fois, c’est nous qui, à la vue de certains billets, doutons de leur état neuf. Neuf ou excellent état ? Bref, on fera cela à l’aéroport pour éviter cette galère, mais à un prix plus élevé… et ça, on n’aime pas l’idée de payer encore plus et de faire ç aà la dernière minute.

Aller sur Kao San Road

Plutôt que de rester sur Chinatown, Elise a convaincu Kevin d’aller dormir à Kao San Road, la rue touristique par excellence de Bangkok : bruits, un condensé de touristes hallucinant au m² (« bienvenu dans votre pays » nous a dit un Thaïlandais), zone mal desservie en transports en communs, prix touristiques?,… Nous avions toutes ces appréhensions en arrivant dans ce coin de Bangkok. Mais la première raison de notre déplacement (du moins, la raison pour laquelle Elise voulait y dormir pour cette dernière nuit) était de se simplifier la vie pour aller à l’aéroport  de Don Mueng d’où partait notre avion pour la Birmanie. Plutôt que de se casser la tête à voyager en transports en communs, prendre le risque de rater l’avion, on va prendre le mini van. Avec tous les touristes de la zone, ces modes de transports sont super fréquents à Kao San. Le coût est raisonnable. Sauf que…

Des vacances imprévues

Les Thaïlandais ont des vacances, à notre grand damned. Bureaux de change fermés, bus fermés, certains magasins fermés,… Et oui, le Super Rich qui fermait tôt et qui nous a mis dans une mini-galère, c’était à cause des vacances thaïlandaises. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir eu cette idée de nous mettre dans la galère : la compagnie qui organise les mini vans pour Don Mueng, notre aéroport, ferme elle aussi pendant 3 jours ! La raison première de notre venue sur Kao San s’écroule après notre 4e tentative dans une agence de voyage. On accuse un peu le coup.
Pas de dollars à la veille du départ, pas de réservation de transports, perdus dans une zone touristique et ses inconvénients, un départ vers un pays aux coûts d’hébergement exorbitants… Pas de solutions sans payer de premiums… (suspens).

Des erreurs calculées !

Ce sont les aléas du voyage. Ces mauvaises surprises liées aux vacances doivent être acceptées. On ne peut pas gagner tous les jours, sur tous les fronts : se déplacer rapidement et obtenir les meilleurs prix. Le temps, c’est de l’argent ; c’est l’un ou l’autre. Snif, on ne se fait toujours pas à cette idée. Donc Elise, chef de l’organisation et du planning, encaisse péniblement. Kevin, plus détaché (traduisez : qui se laisse un peu porter ?), est déçu du tour des évènements, mais satisfait des décisions prises qui étaient les bonnes avec les informations à disposition. Allez, assez tergiversé, faut se remettre au travail, n’oublions pas qu’il faut trouver un transport pour l’aéroport. On demande à un taxi : prix similaire au mini van… A peine plus cher, mais plus pratique car nous partons quand bon nous semble. Mais c’est que nous gagnons finalement sur la rapidité et le prix, là ?!? On poursuit nos découvertes. En marchant dans Kao San, on s’aperçoit qu’il y a des vendeurs de t-shirts, qu’Elise recherchait, qui les vendent moins cher que dans les autres quartiers de Bangkok. On a marché des kilomètres les jours précédents en quête de certains achats alors que la solution se trouve au pas de notre porte. Loooovely, Elise s’achète de quoi « s’habiller » dans les pays chauds (Mouais, elle veut nous faire croire qu’elle n’avait rien à se mettre sinon ?). Et pour couronner le tout, plusieurs gargotes de rue longent Kao San pour le touriste en quête de bas prix… Par rapport à Chinatown, si la nourriture est un peu moins bonne, l’information est en anglais, donc moins de surprise sur notre plat, et on n’a pas à marcher 15-20 minutes pour s’y rendre. Encore une fois, il me semble que finalement, on gagne sur la rapidité et le prix. L’animation de la rue le soir est agréable du côté de Kao San et nous donne envie d’y flâner. Finalement, on a apprécié ces derniers moments de Bangkok à Kao San. On s’offrira une bière au 7-Eleven pour célébrer, devant un Pad Thaï – plat de nouilles, dans une gargote de rue, ce dernier jour tip top en Thaïlande. Le lendemain, nous prenons le taxi qui nous emmène à l’aéroport de Don Mueng. On y échange nos Thai Baht en dollars, certes, à un taux moins avantageux, mais pour des dollars tous neufs ! (Pour info, les banques cotaient au mieux 30,83 en centre-ville contre 30,90 à l’aéroport.)
Donc finalement, ces p****** d’idées se sont avérées être une p***** de bonne expérience J Si seulement on en était resté là…

L’arrivée en Birmanie

Revenons en Birmanie. Nous atterrissons à Rangoon. Après avoir récupéré nos bagages, on va échanger de suite une partie de nos dollars en kyats (prononcer « Tchass »), la monnaie birmane. La bonne surprise, c’est que nous sommes devenus presque millionnaires ;-). Contre 4 billets américains, nous avons eu 150 billets birmans. Ensuite, nous sortons de l’aéroport en quête de notre pick-up.
En effet, suite à nos différentes expériences, nous avons réservé un hôtel pour éviter d’être perdu dans une nouvelle ville immense où il est compliqué de rechercher à tâtons un hébergement, qui plus est le soir d’un 31 décembre. Une réservation malgré les prix prohibitifs qui s’y pratiquent… Pas facile comme décision pour nous. On ne savait pas s’y on aurait pu trouver moins cher que 25$ en cherchant par nous-même, car dans toute l’Asie, c’est « fingers in the noise » de trouver moins cher… Mais l’hôtel offrait de nous chercher gratuitement à l’aéroport. Ok, on sort nos calculettes : 25$ – 10$ de taxi pour le trajet aéroport/hôtel= 15$ de coût de la chambre pour cette 1ère nuit. Tous les hôtels en Birmanie incluent le petit déjeuner dans leur prestation. Donc reprenons, si on considère un petit déj’ à 2$ : 15$ – (2*2$)= 11$. On se rapproche de l’acceptable. Bien qu’elle ait pu en douter, Elise a eu une très bonne idée de réserver auprès de cet hôtel.
A l’aéroport, un vieux bus de l’hôtel nous attend. Nous sommes 8 touristes à avoir eu cette bonne idée de réserver auprès de cet hôtel. Première particularité, le jeune homme qui nous a accueillis et le chauffeur du bus sont très jeunes, on croirait des gamins de 16ans. Deuxième particularité, ils sont très sympas et callés sur le football européen (NB : pour titiller certains supporters, le football européen s’arrête au PSG en France, exit les lillois, lyonnais ou autres marseillais :-p). Troisième particularité, le nouvel an n’est célébré que dans certaines poches de Yangon, sans plus. La nuit s’annonce calme, mais en voyage, loin des amis et de la famille, c’est chose courante.
Nous arrivons à notre hôtel vers 18h30 ; une petite agitation bat son plein. On est reçu par la patronne qui nous tend un flyers : la guest house réalise une fête. Happy new year party ! Barbecue et cocktails à volonté… ??? On relit : à 19h, Barbecue de viandes, poissons et légumes + cocktail sans alcool et alcoolisé… A VOLONTE et GRATUIT ! On découvre les lieux en prenant possession de notre chambre puis en  prenant une douche. Après avoir arrangé avec la guest house la suite de notre itinéraire (réservation de bus pour le lendemain soir – trop facile), il est 19h30, on a faim, et de nombreuses tables sont déjà pleines d’autres invités. On s’installe à une table et on sera rejoint par un couple d’anglais d’une 50aine d’années. Et c‘est parti pour une longue nuit…

Bonne année 2013 !

Le buffet a été extraordinaire, gargantuesque : poissons grillés, 3 types de brochettes grillées, pâtes, riz, légumes grillés,… 7 stands de grills où la nourriture était effectivement à volonté. A côté, une table sur laquelle des fruits et 2 types de cocktails ont été mis à disposition. Malgré la quasi-centaine de convives, la nourriture et les boissons étaient fournis en abondance ; pas de rupture de stocks… les plats étaient de nouveaux remplacés par les 17 membres du staff qui assuraient l’intendance. Cette profusion de mets et cet étalage de réussite en dit long sur l’argent que brasse une guest house (très bien référencée au Lonely Planet) en Birmanie. La flambée des prix leur a clairement profité. Et Kevin a joué ce soir-là au Robin de bois (traduisez : il a littéralement pillé chaque stand, reprenant à la guest house des dollars prélevés sur les précédents touristes, en les engloutissant ;-)). Après maints assauts, il faut se rendre à l’évidence : l’offre était trop abondante pour en venir à bout. Mais avec ce qui a été engloutie, nul doute que le prix de la chambre est amorti. Le timing pour venir dans cette guest house était parfait.

 


Comme dans toute soirée, la réussite venait de l’ambiance. Nous avons passé un excellent moment en compagnie du couple d’anglais, dont le mari, Kevin (qu’on nommera Bis par la suite) exerce comme instructeur de plongée. Ce sont de vrais baroudeurs qui nous en disent pas mal sur tous leur voyage et notamment leurs voyages dans les années 80’ quand le routard était vraiment un routard…Génial ! Et à chaque table, des voyageurs apprenaient à se connaitre. L’alcool aidant, on a échangé des histoires, récits et informations très variées. Kevin en retient une : le cricket est un sport mental, de calculs comme les échecs… c’est pour cela qu’il ne s’y passe rien. Après divers échanges, on réalise qu’il faut changer de fuseau horaire (30 minutes de moins qu’en Thaïlande). Ça aurait été bête d’être le seul à entonner le décompte final.
Peu avant les 12 coups de minuits, seule une poignée d’irréductibles voyageurs reste, dont vos chers confidents. Les membres du staff s’absentent : Bouhouuuuu… et reviennent avec du mousseux : Youpiiii !
5… 4… 3… 2… 1… Happy new year 2013 !!!
Sous l’effet de la boisson, on en vient aussi à réfléchir : cette insistance d’Elise à mettre en avant ces idées de *****, ça n’est certainement qu’un stratagème pour mettre en relief l’excellence de chacun de ses choix ! Car en résumé, sur chacune des décisions qu’il y avait à prendre, rien n’est à regretter, tout a été parfait et laissera un souvenir impérissable de voyage. Décidément, 2012 s’est fini en apothéose, sous les meilleurs auspices possibles !
Quant à 2013, il commence pour Kevin… avec un mal de crâne (gueule de bois ?) 😉