Assurance Tour du Monde et mutuelles

Tout projet comporte des risques qu’il faut mesurer et dont on peut se protéger. Pour un voyage autour du monde, il existe plusieurs solutions pour s’assurer contre les risques du voyage : tracas administratifs et frais médicaux.
Après avoir écumé de nombreux sites, on a eu le sentiment qu’on y dit tout et son contraire. Donc on apporte notre pierre à l’édifice de l’assurance tour du monde, pour présenter notre solution, en espérant éclaircir la situation.
Loin de nous l’idée de dénigrer les renseignements proposés sur d’autres blogs, car au final, nous nous sommes reposés sur certains d’entre eux.

L’assurance tour du monde : Notre constat

Lors d’un Tour du Monde, on recommande chaudement de se couvrir face aux risques qui seront rencontrés car :

  • une police d’assurance est parfois rendue obligatoire pour l’obtention d’un visa (Chine, Mongolie, etc.). En effet, une attestation d’assurance couvrant la période de séjour doit être jointe au dossier d’obtention du visa (documents à présenter pour l’obtention d’un visa touristique en Chine, en Mongolie, …);
  • ça permet de voyager sereinement pour profiter de son voyage pleinement (rime !);
  • on est toujours content d’être assuré. Quand on a un pépin, on est remboursé ; quand on n’a pas eu de problème, cool, tout s’est bien passé ! :-)
  • ça n’est pas si cher.

Selon nous, les risques du voyage sont de 3 ordres :
–          nous sommes victimes

  • la santé (maladie ou blessure),
  • les problèmes matériels (vol, perte de notre équipement).

–          nous sommes responsables

  • une assurance de Responsabilité Civile (dédommagement des victimes)

En rapprochant ces risques des organismes qui les garantissent, on comprend qu’il n’existe pas une « assurance tout du monde » qui englobe tout ; c’est un ensemble de solutions qu’il faut considérer :

Couverture des frais
SantéMatérielsResponsabilité Civile
Organismes de garantieFranceEtrangerFranceEtrangerFranceEtranger
Sécurité Sociale*
Complémentaire santé (mutuelle)
Assurance habitation
(domicile)
Assurance automobile
(véhicule)
Assistance / Assurance voyage

* éventuellement extensible à l’UE

Attention! La qualité des montants couverts reste à apprécier selon les cas et les contrats de chacun.
Chaque cas est particulier. Il se peut que certains bénéficient de conditions plus avantageuses.

 

Assurance tour du monde : comment s’assurer pour un tour du monde ?

Il n’y a pas d’assurance tour du monde à proprement parler qui nous couvre de tout. En général, on amalgame l’assurance tour du monde à l’assurance voyage, qui reste l’assurance principale à étudier lors d’un tour du monde. Mais on pense que ce serait une erreur de ne pas considérer les autres assurances.

 

Assurance voyage : Comment se garantir à l’étranger ?

Pour les assurances voyages, 2 critères principaux ont retenu notre attention.

–          Le prix, clairement un élément primordial ;

–          L’étendue de la couverture, en général réductible à 5 postes:

  • Rapatriement
  • Maladie
  • Bagages
  • Responsabilité Civile
  • Divers (indemnités de décès :-(, frais pénal, etc.)

Pour le choix, c’est du cas par cas entre toutes les offres proposées. Pour les petits budgets, 3 noms d’assureurs ressortent fréquemment : VISA, AVI International (Marco Polo) et un moins connu ASFE.
Difficile dans cette jungle de les comparer car chaque assurance indique des montants qui ne couvrent pas le même niveau de risque que sa concurrente ! Il est plus facile de lire dans le marc de café ; au moins, personne ne peut remettre en cause une erreur de lecture ;-).

Un exemple pour la forme : les bagages.
En terme de montant, ils ne sont couverts qu’à 800€ par VISA contre 2000€ pour Marco Polo ou Junior Expat’, donc 1 étoile pour VISA. Pour départager les 2 derniers, l’affaire se corse : la part d’objets de valeur (dont électroniques) n’est que de 400€ pour Marco Polo alors qu’elle monte à 1000€ pour Junior’Expat. Étant donné notre part de matériel électronique dans le voyage (ne serait-ce qu’un appareil photo correcte du petit tour du mondiste), les 1000€ ne sont pas de trop. Junior’Expat gagnerait donc la manche par  3 étoiles à 2 étoiles contre Marco Polo (et 1 étoile pour VISA). Nous n’avons même pas abordé les franchises ! Elles ne remettent pas en cause ce palmarès à notre avis.
Pour autant, il reste à aborder l’étendue d’application de cette garantie. Nous prenons le parti d’évaluer cela sur le nombre d’exclusions prévues au contrat. Alors que Marco Polo ne préconise que peu d’exclusions au fonctionnement de la garantie Vol de bagages, ASFE ou VISA sont plus exigeantes. Sans parfaitement en évaluer l’impact, une minoration de -1 étoile est méritée pour ces 2 dernières qui n’ont donc que 2 étoiles ; voilà, na !

En synthèse des offres, notre appréciation a été la suivante (avant départ) :

VISA
Carte bleue (Premier)
ASFE
Junior' Expat
AVI International
Marco Polo
Prix / moisGratuit*36 €49 €
+17 € (bagages)
Couverture+1+1+1+1+1+1
Rapatriement
Montant+1+1+1+1+1+1+1
Étendue+1+1+1+1+1+1+1
MaladieMontant+1+1+1+1+1+1+1
Étendue+1+1+1+1+1+1+1
BagagesMontant+1+1+1+1+1+1
Étendue+1+1+1+1+1+1+1
Responsabilité civileMontant+1+1+1+1+1+1
Étendue+1+1+1+1+1

* gratuit pendant 90 jours (3 mois)
Attention! La perception de la qualité de la couverture fournie par assureur est subjective, propre à nos besoins.

Donc nous avons opté pour les 3 premiers mois avec l’assurance VISA Premier et les 9 mois suivants avec l’assurance proposée par l’ASFE.

 

Quelles assurances à conserver en France ?

Assurance habitation

N’étant pas propriétaires, nous mettons fin naturellement à notre bail et résilions notre assurance habitation.
Adieu notre couverture de Responsabilité Civile en France ;  mais il est improbable que nous en ayons besoin.

Assurance automobile

Nous avons tous deux un véhicule.
Afin de réduire le problème, nous avons décidé de vendre un véhicule. Malheureusement sans succès. Kevin n’était pas résigné à vendre sa voiture en dessous de l’Argus pour devoir la racheter un an plus tard (au prix de l’Argus ?).
Donc nous avons opté pour la solution suivante :

  • Rester assurer plutôt que de se passer d’assurance
  1. nous ne prenons pas le risque d’être hors-la-loi ;
  2. nous maintenons une présence ininterrompue dans les bases des assureurs afin de diminuer notre coefficient « bonus » ; cela constitue une minoration à venir de nos cotisations (et donc une économie future).
    Dans notre cas, selon l’évolution normal du bonus, nous économiserions 3% (i.e. la diminution moyenne du coefficient sur les années à venir) pendant 5 ans  (date à laquelle nous serions au plancher, au coefficient de 0,5 non réductible) par rapport à l’option de ne pas s’assurer temporairement. Cela représente environ 110 € pour Élise ou Kevin. Si nous trouvons une assurance moins cher que ce prix, nous économisons à rester assurer !
  • Payer le moins cher possible
  1. La « hors circulation » ; 6 à 9 € / mois
    En classant son véhicule « hors circulation », nous nous engageons à ne pas faire rouler le véhicule. Le risque d’accident étant très faible avec un véhicule immobile, le coût de l’assurance en est réduit. En revanche, si ce statut est acquis dans certains cas qui justifient une immobilisation imposée du véhicule (mutation, soldats en mission, …), cela est différent pour un tour du monde. Nous sommes tributaires d’un geste commercial de notre assurance.
    Dans notre cas, la GMF a accepté de faire ce geste ; Kevin sera donc en « hors circulation ». Mais pour Élise, Groupama a refusé car nous n’avons pas notre assurance habitation chez eux (Mais on n’a plus du tout d’assurance habitation mon bon monsieur…).
  2. couverture minimale au Tiers ; 20 à 25 € / mois
    Assurer son véhicule au Tiers, avec franchise max, couverture réduite, … est ce qui revient le moins cher si on ne peut bénéficier d’une « hors circulation ».
    Pour se consoler, nous avons étudié les différentes offres pour aller chez le mieux disant. La différence s’est élevée à 20€ à l’année. Entre les frais de recommandés et la démarche à engager, nous avons abandonné cette idée. Pour se consoler, nous avons mangé une glace.

La Sécurité Sociale

Il est possible d’être couvert jusqu’à 12 mois après la date de la suspension de son contrat de travail (i.e. date de la dernière cotisation), qu’on quitte son travail ou qu’on bénéficie d’un congé sabbatique ou d’un congé sans solde.
De notre côté, nous sommes pris en charge durant la totalité de notre séjour. En effet, nous avons obtenu chacun un congé sans solde de 11 mois qui démarre après le solde de nos 1 mois de vacances :-p. Notre contrat n’est donc suspendu que 11 mois.
Si vous partez plus de 12 mois, dans ce cas, il faut se renseigner auprès de votre Assurance Maladie sur les démarches à suivre.

La complémentaire santé (mutuelle)

Pour la mutuelle, le choix de rester couvert pour un incident santé ou non en France est plus discutable (au point qu’on est revenu dessus à plusieurs reprises :-o). Ça dépend de son aversion au risque.
On pense que le risque est très très faible… avec un coût qui pourrait être très élevé. Il semble étrange d’envisager avoir des problèmes de santé en France quand on voyage à l’étranger. Mais sachez qu’en cas de problème de santé grave à l’étranger, vous pouvez être rapatriés en France pour être soignés. Auquel cas votre assurance voyage ne prendra en charge que le rapatriement (et les premiers soins à l’étranger), laissant à votre charge les soins en France… Et la décision de rapatriement leur incombe ; nous ne pouvons pas imposer de nous faire soigner dans le pays où on est à leurs frais…
Il faut donc considérer le risque de payer des soins médicaux hors de prix en France, en cas de rapatriement. Le risque nous apparaissant si faible, on est d’accord de se couvrir, mais à petits prix. On a étudié des solutions pour petits budgets :

  • prendre une mutuelle à la carte, pour ne couvrir que les hospitalisations (accidents graves) en payant un minimum possible.
    Cela reviendrait entre 13€ et 30 € /mois si on s’en remet à Swisslife Ma Formule. A noter que pour les petites formules, ils se proposent de nous couvrir dès qu’on y souscrit.
  • conserver la mutuelle d’un de nos employeurs, qui nous couvre gracieusement mais bénéficie de prix négociés.
    Élise travaillant dans une plus grosse société, à cotisation équivalente, les prises en charge négociées pour sa mutuelle sont plus avantageuses que celles de la mutuelle de Kevin. En revanche, l’employeur ne paie plus sa cote-part après les 6 premiers mois du congé sans soldes dans notre cas. Donc nous pouvons bénéficier d’une bonne couverture pour 41€/mois les 7,5 premiers mois puis continuer malgré tout avec cette mutuelle pour 80€ / mois ou changer.

En définitive, nous avons fait un mix des deux…les premiers mois avec la mutuelle de l’employeur d’Elise à tarifs préférentiels. Les mois restants, nous n’avons pas souscrit à une nouvelle mutuelle. En cas de coup dur, on se rabattra sur une petite mutuelle à la carte avec prise d’effet immédiate.
Au final, j’espère que nos choix vous aideront dans votre recherche ; mais sachez qu’ils nous ont aidés dans les nôtres ;-).