Banaue РBatad : les rizi̬res en terrasse (25 au 28 Mars 2014)

Il est 7h30 lorsque nous arrivons à Batad après une nuit…mitigée. On avait lu que la clim serait à fond dans le bus et on s’était équipé en conséquence : souvenir des bus de nuit de Birmanie où nous mourions de froid…Et pour finir, on devait avoir un vieux bus à la clim douteuse car nous étions bien. Quelques philippins sont installés sur des chaises en plastique dans l’allée centrale du bus, ils payent moitié prix, certes (car le bus est plein), mais quel inconfort ! Un pauvre garçon de l’allée centrale se retrouve par terre dans un gros fracas qui nous réveille tous au milieu de la nuit: il a dû s’endormir ;-).

On nous dépose à l’office du tourisme de Banaue et étrangement, nous avons quand même dormi…pas hyper bien certes et surtout, des micro sommeils, mais on ne se sent pas si crevés que ça. Par contre, il pleut et ça, ça commence à nous agacer un peu !!! Non mais c’est pas possible ça, ce n’est vraiment pas la période des pluies normalement et cette dernière ne nous quitte pas depuis notre retour de Siquijor !

Malgré la pluie, il faut qu’on bouge, ça fait 2 jours qu’on est un peu en stand-by et là, on a juste vraiment envie de randonner dans la région ! On se renseigne un peu à l’office du tourisme, ils proposent un tour guidé de l’itinéraire que l’on souhaite faire en 3 jours / 2 nuits…Mais bon, on a lu qu’on pouvait aller directement à Batad et avoir des prix plus intéressants…En attendant, on veut poser nos gros sacs et ne prendre que le minimum. Du coup, on part dans une guesthouse indiquée dans notre guide pour petit-déjeuner et demander si on peut poser nos sacs si on dort là à notre retour. Ni une ni deux, le gars de la guesthouse nous « vend » un tour guidé, le même que l’office du tourisme mais dans l’autre sens car d’après lui, ça descend tout du long si on le fait dans ce sens-là…Ah ? Et le prix est bien plus intéressant. Bon, on n’est moins en mode budget, le gars nous plaît et quand on convertit, cela ne nous reviendrait qu’à 20€/jour pour les transports et le guide à deux. Le deal nous paraît bon : on signe !

Et voilà, débarrassés de pas mal d’affaires, on part en tricycle avec Eddy, notre guide.1/2 de route plus tard, il est temps de marcher (enfin !) sous la pluie (moins cool !). Au programme : 3h30 de marche à travers la forêt pour arriver à Pula, un tout petit village très typique, niché dans les montagnes, sans électricité.

 

 

 

 

On reprend ensuite pour 2h, pour arriver à Cambulo, relié au courant il y a peu de temps mais également niché au milieu de nulle part. Entre Pula et Cambulo, on traverse nos premières rizières en terrasse de la région. Ça nous plaît, ça nous rappelle Sapa (Vietnam) et bien que la pluie gâche un peu le plaisir, on est ravi de randonner « un peu ». Les rizières ont été plantés il y a quelques semaines seulement, du coup, elles sont vertes (ce qui est cool) et surtout, on peut voir les étapes de plantation. Les tiges sont d’abord plantées dans un petit carré du champ, toutes accolées les unes aux autres puis, quelques jours plus tard, elles sont replantées avec un espacement d’une dizaine de centimètre entre chaque tige. Chaque tige ou graine (on ne sait pas trop comment on appelle ça) donne naissance à une grappe de grains de riz. Du coup, on voit des champs à différentes étapes de plantation.

 

 

 

 

Arrivés à Cambulo à 17h30, on sent que notre guide a très envie de nous emmener directement à Batad. Il habite Batad et on comprend qu’il a envie de retrouver sa famille. Il essaie de nous vendre un peu la chose comme il peut mais ce ne sont pas ses arguments qui nous font prendre la décision de continuer, en effet, jusque Batad mais plus, le fait de le savoir si heureux d’arriver à Batad dès la première nuit Pour nous, ça nous permettra de nous poser 2 nuits dans la même guesthouse et d’avoir une journée tranquille aux alentours de Batad le lendemain. Néanmoins, on ne s’était pas rendu compte qu’on commençait à fatiguer et le chemin entre Cambulo et Batad s’avérera être très pénible. On met 1h30 pour arriver aux portes de Batad. Là, il faut avouer que malgré la fatigue, le paysage est époustouflant, les rizières sont magnifiques et l’arrivée de Cambulo nous amène vraiment sur un super point de vue.

 

On met encore 1/2h à traverser les rizières par le haut pour arriver au coin touristique de Batad, où se trouvent les guesthouses. Il est presque 19h lorsqu’on se pose, enfin, dans une petite guesthouse tenue par des amis de notre guide. Nous sommes trempés, épuisés et affamés !!!! Nous avons enchaînés presque 8h de marche non-stop, n’avons mangé qu’un petit sandwich ridicule pour notre « longue » pause d’1/4h le midi et le chemin était vraiment casse-gueule sous la pluie.

Quand on marche au bord des rizières, parfois, c’est facile…un petit muret nous facilite le passage…

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Mais parfois, il faut marcher sur des petits murets de terre et ça se complique…et hop, si le pied glisse, il se retrouve dans la rizière. Nous saluons l’éthique de notre guide qui, comme on le voit sur la petite vidéo, a reconstruit le petit muret qu’Elise a détruit en glissant quelques minutes avant 😉

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On est vraiment heureux d’être enfin arrivés dans une petite guesthouse basique mais très sympa. La vue de la terrasse est superbe, leur cuisine est délicieuse et on passe une soirée très agréable en compagnie d’une canadienne, d’un autre couple de français avec leur guide très rigolo et du propriétaire Emiliano. On leur pose des questions sur leur coutume alors qu’ils nous racontent leurs anecdotes avec des touristes. :-)

Journée beaucoup plus tranquille le lendemain, surtout qu’Elise souffre du genou après les grosses descentes glissantes de la veille. Mais la chance nous sourit enfin : il fait beau !

La vue de notre guesthouse est quand même sympa…

 

Nous traversons les rizières en passant par une petite hutte où le papi produit son vin de riz. Puis nous nous rendons aux cascades de Tapiya mais Eddy commence à faire le fainéant, il nous laisse y aller seuls. On descend des centaines de marches pour y arriver, supplice pour Elise mais réconfortée par une petite baignade bien rafraîchissante dans la cascade ! :-)

 

   

 

 

On rencontre un nombre incroyable de français sur le chemin, 2 amies et 2 autres couples…ça pullule ! De retour auprès d’Eddy, on remonte à un point de vue du haut des rizières en terrasse et on retourne tranquillement à la guesthouse. Cela nous laisse quartier libre pour se reposer toute l’aprem selon lui mais on comprend que c’est surtout pour que lui ait quartier libre ! On en profite pour se reposer, reposer nos articulations et profiter de la vue.

Le lendemain, on repart pour Banaue en passant par quelques rizières en terrasse (encore ! En même temps, on est là pour ça) et surtout, en passant par les rizières de Bangaan, qui sont, comme celles de Batad, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. On met 2h30 pour arriver jusque la route où notre tricycle nous attend.

 

 

Le retour en tricycle est chaotique et heureusement, Kevin pose la question : « on s’arrête quand alors pour prendre des photos des rizières de Bangaan ? »… Et hop, demi-tour toute, on avait passé le joli point de vue…Eddy est trop pressé de rentrer et ça commence à nous agacer un peu. Heureusement qu’on en a parlé car le point de vue est superbe.

De retour à Banaue après 1h de tricycle, on découvre que la chambre que nous a réservée la guesthouse où nous avons laissé nos affaires et toute miteuse et la serveuse nous dédaigne complétement. Du coup, on trouve une autre chambre dans l’hôtel d’en face, chez une philippine adorable où, en plus, nous avons le droit à une douche chaude pour moins cher ! Et pour couronner le tout, on se trouve une boulangerie absolument incroyable où l’on dévore une mini pizza et un pain à l’œuf et au jambon…De quoi nous satisfaire pleinement. Cette boulangerie est juste géniale. Il faut savoir que les philippins raffolent du sucré. Nous sommes assez étonnés du nombre de boulangeries que nous avons croisé depuis notre arrivée…sincèrement, nous en dénombrons plus qu’en France au m² ! (en même temps, les philippins sont plus nombreux !) Par contre, il faut l’avouer, cela n’équivaut en rien notre bon pain français. Ils vendent plutôt des types de brioches et gâteaux briochés sucrés. Néanmoins, ça nous ravit pour nos petit-dej et là, pour notre déjeuner en l’occurrence.

On passe le reste de l’après-midi à se reposer sur notre balcon privatif avant de s’offrir un petit apéro :-).

Le lendemain matin, il ne faut pas nous demander 2 fois de retourner à notre boulangerie préférée pour un petit-dej gargantuesque…A voir le sourire de satisfaction de Kevin, ça nous plaît vraiment.

 

Mais on a bien raison car il nous faut prendre des forces pour les 3h30 de ballade que nous avalons après pour faire l’aller/retour jusqu’au point de vue sur les rizières de Banaue cette fois. Au final, on est arrivé à Banaue mais on ne les a pas encore vues ! Et cela aurait vraiment été dommage de passer à côté ! La balade est très sympa. Même si nous ne faisons que suivre la route, on découvre à chaque étape de nouveaux points de vue sur les rizières qui sont tout aussi magnifiques que celles déjà vues. Elles ont de différent qu’elles se mélangent assez souvent avec la forêt tropicale des alentours. Superbes.

 

 

De retour à Banaue en début d’aprem, on s’achète notre aimant souvenir habituel pour compléter notre collection et on traîne un peu…Ce soir, nous reprenons le bus pour une dernière journée à Manille mais surtout une dernière journée aux Philippines. Ces 2 semaines de vacances seront passées vite mais en même temps, cela nous a paru très longs à nous, et tant mieux ! Nous avons, en quelques sortes, l’impression de n’être pas revenus de notre année autour du monde, les 6 mois de travail que nous avons vécus depuis nous paraissent être une illusion…drôle ! Comme quoi, voyager est devenu notre petite routine aussi. :-)

En tout cas, si nous gardons toujours un souvenir grandiose des rizières en terrasse de Sapa, les rizières en terrasse de Banaue et Batad seront un excellent souvenir également avec, dans cette région, encore beaucoup de traditions intéressantes.

Allez, une petite dernière pour la route…