Mendoza – A la découverte des vins argentins (16 au 18 Mai 2013)

Il faut bien 3 jours pour découvrir les vins argentins : un jour pour tous les goûter et 2 pour s’en remettre. On aurait pu et sans doute dû faire ainsi, mais notre programme a été légèrement différent. Arrivés tôt le matin de Santiago avec une nuit entrecoupée de 2h d’attente à la frontière dans un froid glacial à presque 2000m d’altitude, nous sommes plutôt fatigués, voire très fatigués.

La guesthouse que nous avons réservé a l’air très sympa et conviviale, mais on est surtout très content quand elle nous donne les clefs de notre dortoir à 9h. On est dans un dortoir à 4 (avec Alisha et Dany) alors que nous avions réservé un dortoir de 6 : tant mieux ma foi ! Alors une fois les clefs en poche, en ni une ni deux, nous voici au lit pour finir notre nuit ou plutôt, pour finir notre matinée ! Quand on décolle de la guesthouse à 13h, nous mourrons de faim, mais il nous faut d’abord dégoter des Pesos argentins car sans argent, on n’aura rien à se mettre sous la dent  (remarquez la rime que nous avons mis, ensemble, 2 minutes à trouver !). Bref, il nous faut des Pesos mais pas n’importe comment. Nous avons appris, par des résidents argentins, que la règle d’or lorsqu’on se rend en Argentine est d’amener des Dollars. Il s’est, en effet, développé un marché noir du change dollars-Pesos. En clair, officiellement, le dollar équivaut à 5,4ARS mais au marché noir, on peut en obtenir 8 à 9ARS. On nous a, biensûr, expliqué comment reconnaître des faux Pesos mais surtout, on nous a recommandé un endroit sûr à Mendoza alors c’est parti. On s’était muni de beaucoup de dollars au Chili en vue de cet échange et c’est bien riches que nous repartons du « bureau » de change en ayant obtenu un taux à 8,4…Pas trop mal. Du coup, on peut enfin manger !!!

Direction le marché, que l’on a du mal à trouver. Mais Elise choisit le plus bel argentin de la ville pour demander son chemin. Alisha craque complétement : c’est décidé, l’Argentine est un pays absolument génial et accueillant ! :-) Et grâce à cet adorable argentin, nous trouvons enfin notre chemin et pouvons satisfaire nos estomacs. On profite du beau soleil argentin, on planifie nos quelques jours dans la région et déjà la nuit tombe ! Elles passent vraiment trop vite ces journées !

Le lendemain, levé aux aurores : une belle journée ensoleillée nous attend. Enfin : « ensoleillé », on ne le découvre que vers 8h30 car il ne faut pas oublier que l’hiver approche à grand pas et que le soleil se lève bien tard d’un coup. Aujourd’hui, nous avons prévu d’aller dans la vallée de Maipu pour faire la tournée des vignobles en vélo de location. Ça tombe bien car noter hôtel a un partenaire de location de vélo et après négociation, nous réussissons à avoir les 4 vélos gratuits. Cool. On attend donc Alisha et Dany, puis Peppe et John, un couple d’anglais rencontré à Santiago pour prendre le bus de ville. Dany a mis ses tongs et décide de retourner à l’hôtel pour changer…donc on attend encore. Bref, c’est tard, après un trajet en bus de 45 minutes que nous arrivons chez Hugo, notre loueur de vélo. Et ce n’est qu’à 11h que nous entamons notre tournée.

On commence par le plus vieux vignoble : Di Tomaso. Nous sommes 7 maintenant, car Rochelle, une australienne est arrivée en même temps que nous chez Hugo et s’est donc ajoutée au groupe. Une petite visite du vignoble et enfin, nous goûtons nos premiers vins argentins. Et ce n’est pas une petite dégustation : 4 vins différents dont une sorte de porto avec, à chaque fois, de très bonnes rasades ! Le Malbec (la spécialité du coin) plaît bien à Elise alors que Kevin reste dans ses classiques français et fait le chauvin avec son Cabernet-sauvignon.  Quand on sort de ce premier vignoble, on se rend compte qu’il est déjà tard et que ça va prendre bien plus de temps que prévu, surtout qu’il est long de bouger un groupe et d’attendre, à chaque fois, les retardataires.

 

En route pour le deuxième vignobles, Elise et Alisha en tête se font arrêter par un voiture de police qui leur demande où elles vont et si elles sont avec le groupe. Oui, bon…mince, pourtant on n’a pas encore trop bu ! Ils redémarrent et on se rend juste compte qu’ils vont nous escorter jusqu’au vignoble…ok, merci !

Le deuxième vignoble (Trivento) est énorme, fait très impersonnel et surtout très industriel. Le prix de la dégustation est élevé et les négociations commencent…De notre côté, on en a un peu marre d’attendre et d’être en groupe. On aimerait juste faire ce qu’on veut à notre rythme alors on décide d’abandonner le groupe pour le moment et on leur donne rdv au prochain vignoble. Nous voilà partis à toute allure (enfin on roule à notre rythme !) pour le vignoble suivant, mais en chemin, on s’arrête dans une petite maison familiale : Vina El Cerno. On prend un verre de vin à 2 mais il ne nous séduit pas particulièrement. On a juste le temps de se poser et de discuter de la façon dont on voit la journée et ce qu’on a envie de faire.

 

On repart au vignoble suivant : « Mevi » et après quelques loooongues minutes d’attente des autres, on décide de faire notre dégustation. L’endroit est génial, on s’installe sur de beaux sofas chics, face au vignoble, sous un grand soleil : idyllique. On goûte à 3 vins rouge (toujours – nous qui ne sommes adeptes que du rouge) très bons et surtout très appropriés vue la beauté du lieu. Cette fois, nous nous accordons sur le Cabernet-Sauvignon.

 

Après notre dégustation, on repart, tant pis pour les autres et tant mieux pour nous au final car au moins, on fait ce qu’on veut…On les croise quand on sort du vignoble mais tant pis, on leur donne rdv à 18h30 chez le loueur de vélo.

Encore une fois, on se fait escorter par une moto de policiers jusqu’au vignoble suivant. C’est qu’ils nous mettent la pression du coup, on pédale comme des fous !

Le vignoble suivant (Tempus Alba) est superbe. Le bâtiment est très moderne et ils ont installé une visite avec des panneaux indicatifs plutôt bien faite. On apprend qu’ils ont lancé des recherches pour créer leur Malbec…Et à la dégustation, on est séduit tous les deux par leur Malbec justement ! L’endroit est, encore une fois, parfait…

 

Le vignoble suivant est fermé mais nous décidons, du coup, de nous arrêter à la propriété suivante…à notre plus grand bonheur. Ce sera la révélation de la journée !!! Nos papilles se sont complétement émoustillées !!!!!! Le vendeur nous accueille dans un français parfait et nous attable pour nous faire goûter leurs spécialités : tapenades diverses et marmelades maison avec du pain, des dizaines de bouts de chocolat différents et une liqueur chacun. A chaque bouchée s’échappe un « mmh » ou un « wouah » de nos bouches. C’est trop bon ! On s’extasie tellement que notre hôte est comblé et nous en ramène plus : marmelade de tomates,  Dulce de leche (douceur de lait) et il redouble notre pain: miam miam. Sa tapenade au marron est sérieusement attaquée, on en laisse un peu pour la forme mais on se régale !!!! Le chocolat est une tuerie et les liqueurs sont également délicieuses. Nous qui n’avions pas déjeuné, voici la meilleure dégustation que l’on pouvait faire ! On ne peut pas partir sans acheter quelques 100 grammes de chocolat et un pot de tapenade aux marrons : trop bon !

 

Le vignoble suivant est également fermé, en même temps, il commence à se faire tard, plus de 17h30…Mais on tombe sur une dernière propriété qui détient de grandes étendues d’oliviers….Alors c’est reparti pour la tapenade. Cette fois, on a le droit à un tour du propriétaire et à quelques explications en anglais-espagnol sur la production d’huile d’olive. On goûte une huile d’olive extra-vierge absolument délicieuse et biensûr, une panoplie de tapenades (noires, vertes, vertes à l’ail, vertes au bleu) et quelques autres mélanges salés. On a ensuite le droit à pleins de marmelades, du miel, etc. et…les liqueurs ! 2 chacun : rose et chocolat pour Elise et Irish Coffee et Absinthe pour Kevin…L’Absinthe, ça chauffe !

 

Pleins de ces dégustations, il est 18h30 et surtout temps d’aller rendre les vélos. Hugo nous offre une limonade à notre retour (déjà qu’on a eu les vélos gratuits, il est bien gentil ce Hugo) et nous attendons les autres…qui sont en retard (oh surprise !). On est bien content d’avoir fait notre vie car ils n’auront fait, ensuite, qu’une dégustation de bière en plus…Avant de repartir, Hugo nous offre 2 bouteilles de vin !!! C’est de la seconde main mais cela reste un vin pas trop mauvais ! Cool.

Le soir, ce sera donc petite soirée au vin d’Hugo. Il faut avouer que notre estomac commence à être noyé dans le vin et que les légumes que nous mangeons ce soir-là ne suffisent pas à tout absorber. Et pour une fois, dans notre vie, nous serons un peu dégoûtés du vin ! Et pourtant….

C’est après une nuit très courte que nous repartons pour….des dégustation de vin !!! On avait prévu cette excursion 2 jours avant donc pas possible d’annuler…mais on veut profiter aussi car c’est la dernière journée que nous passons avec nos amis américains. Nous partons cette fois dans la vallée de l’Uco, à 150km au Sud de Mendoza avec Damian, notre chauffeur argentin. Il nous emmène dans 3 vignobles différents. La première propriété (La Azul) est un tout petit vignoble qui ne produit que 50 000 bouteilles par an. C’est vraiment minuscule mais leur vin est plutôt bon. On a surtout le privilège de goûter le vin cuvée spéciale à même le baril !!! Bon, on se met doucement dedans et le trop plein de vin d’hier a un peu anéanti notre palais pour ce matin mais on s’y remet doucement (vraiment doucement pour ceux qui n’ont pas compris)!!!

 

Depuis ce matin, il pleut légèrement ce qui est absolument fou dans cette région puisqu’il ne semble pleuvoir que 40 jours par an (d’où des grappes très sucrées car très ensoleillées et donc un vin très fort en alcool : en moyenne 15° – voilà pourquoi nous avons du mal à nous remettre de notre journée dégustation de la veille !). Alors il faut se sentir privilégier de vivre la pluie dans cette région :-P. C’est ainsi qu’on se rassure. Du coup, ce n’est qu’en arrivant au deuxième vignoble qu’on entraperçoit la beauté de la vallée de l’Uco. Le ciel se dégage un peu et on aperçoit les hauts sommets enneigés des Andes en toile de fond, derrière les vignes orangées (c’est l’automne). C’est magnifique et nous sommes bien déçus de ne pas avoir un ciel bleu…

Le deuxième vignoble est donc magnifique de par le paysage qui l’entoure, mais c’est aussi un vignoble très très chic et bien plus grand que le précédent. Le vin est bon mais on a goûté mieux déjà…

 

En route vers le 3ème vignoble, Damian nous arrête dans une toute petite ville pour que l’on puisse déjeuner. C’est pas tout ça, mais il faut bien manger pour absorber tout ce liquide et il a bien compris que nos petites bourses ne nous permettraient pas de manger dans les restaurants chics des vignobles. Du coup, on mange dans une gargote absolument fabuleuse. On dévore 5 délicieux Empanadas chacun (c’est qu’on avait faim) !) pour seulement 2€…(avec le taux de conversion officiel !) : parfait !! Damian est très agréable. Il parle un bon anglais et nous apprend pleins de choses sur la culture et les us et coutumes en Argentine. Par exemple, depuis hier on voyait des bouteilles jaunes sur des voitures. On pensait que les habitants voulaient afficher leur appartenance à une région viticole mais non ! Quand on souhaite vendre sa voiture en Argentine, on met une bouteille sur le toit…Why not ! On apprend aussi que si la police nous suivait la veille, ce n’était pas pour nous surveiller parce qu’on n’aurait trop bu mais pour nous protéger des éventuels malfrats argentins…

Enfin, toujours est-il que nous repartons pour une dernière exploitation et donc une dernière dégustation pour la journée. Mais plus qu’une dégustation, le dernier vignoble nous plaira pour ses installations. Pour pénétrer dans le domaine, un garde nous attend, vérifie les informations de notre guide avant de nous laisser entrer. On roule des centaines de mètres, au milieu des vignobles, avant d’apercevoir les installations. A ras du sol, se fondant dans le paysage, de gros blocs de bétons blancs, des toits plats gris anthracite,… C’est grossier, et pourtant beau. On est impressionné. Un guide multilingue, d’origine péruvienne, nous fera la visite. Une rampe d’accès permet aux camions de décharger leur récolte durant les vendanges directement dans les presses.  On peut admirer les cuves, ou les silos où le liquide tant convoité fermente… Le haut des cuves s’ouvre sur le toit où l’on marche…Impressionnant ! Un des sbires mélange justement le jus avec les peaux de raisins ; il nous laisse la possibilité d’y participer J. Et puis on pénètre enfin dans l’enceinte principale, située au sous-sol. On va enfin pouvoir voir la salle des opérations ! Dany fonce le premier ; les lumières s’allument à son passage et la porte s’ouvre automatiquement. Ouha ! Bon, il aura fallu bien 5 bonnes secondes pour que Dany s’aperçoive du miracle ; on était un peu imbibé peut-être 😮 Mais à sa décharge, on se croyait dans le repère d’un méchant de James Bond, presque étonné de ne pas voir des étendards de l’empire soviétique ou autre pendre des murs de béton armé blancs. Alors cet effet spécial des lumières, normal quoi 😉 Et pourquoi a-t-il fallu qu’on ait un péruvien pour guide et pas Miss Ponychery ? L’antichambre principale est magnifique : œuvres d’arts aux murs, barils à foison dans le centre de la pièce, technologie à gogo… On est sous le charme, et on prend notre mission de déguster ce liquide ultra-protégé très à cœur : pour la reine James !

 

 

Enfin…après cette visite très imaginée, il est temps de reprendre la route et sur le chemin du retour, nous ne pourrons qu’entendre les mouches volées…quoique quelques ronflements de temps en temps :-). Contrecoup…

Après quelques heures d’attente à l’hôtel, nous ferons nos adieux à Mendoza et, par la même occasion, à Dany et Alisha, à la gare de bus. Snif. Peut-être nos agendas colleront pour se retrouver en Bolivie mais rien n’est sûr ! :-( Et nous voilà partis pour 20h de bus direction Bariloche et la région des grands lacs !