Santiago – Immersion dans la culture chilienne (14 et 15 Mai 2013)

Retour à Santiago et retrouvailles avec Alisha et Dany. A peine arrivés, il nous faut démarrer notre partie de cartes d’Amérique du Sud, nous avons déjà joué en Asie, en Océanie…il nous manque encore quelques continents !!!

Le lendemain, après un petit-déjeuner gargantuesque (surtout pour kevin…), nous partons pour un tour guidé de la ville à 10h. Alisha et Dany n’ayant pas réussi à se lever, nous y allons à 2 mais nous nous retrouvons avec 10 autres personnes de toutes nationalités cette fois. L’association qui gère ce tour est la même que nous avions eue à Valparaiso mais cette fois, la guide est bien chilienne : née, grandit et travaille à Santiago ! Au moins, nous sommes avec une locale : une vraie de vraie et vue son dynamisme, elle a l’air d’adorer sa ville et est bien décidée à nous communiquer son enthousiasme !

Ce matin, nous partons pour un tour qui nous plongera dans les quartiers peu touristiques de Santiago. Santiago est divisé en plusieurs quartiers : le centre où vivent les classes aisés ou jeunes en général, un quartier résidentiel de classes très aisés et un quartier pour les classes plus pauvres de l’autre côté du canal…Nous partons donc vers ce dernier quartier pour visiter les différents marchés : marché aux poissons et marchés de fruits et légumes. Ils sont énooooormes !!! Et les chiliens sont très accueillants et adorent les touristes surtout ! Camilla (notre guide) nous explique un peu les particularités culinaires et spécialités du Chili. Appétissant tout ça ! Malheureusement, on a tellement petit-déjeuner que l’on n’a pas très faim pour goûter les quelques snacks typiques.

 

Après le marché, on se rend encore plus au Nord au…cimetière. Eh oui, c’est une drôle de visite ! Et ce n’est pas comme si nous n’allions y passer que 5 minutes, nous y restons bien 1h voire plus !!! Mais il faut avouer que ce cimetière et énorme et bien particulier. Les chiliens sont très croyants et ont quelques pratiques bien particulières. On passe des petites tombes empilées aux tombes absolument luxueuses et gigantesques. Mais surtout, on passe devant des tombes remplies de fleurs et de mots…Quelques pratiques étranges :

  • Les chiliens sont, pour beaucoup, animistes. Il existe donc, selon eux, des gens qui ne sont pas des dieux mais des êtres supérieurs qui peuvent veiller sur eux. Ainsi, les tombes de ces gens considérés comme des êtres supérieurs -élevés au rang de saint- sont remplis de fleurs et de mots. Certains chiliens viennent toutes les semaines sur ces tombes pour apporter des fleurs et faire des demandes à ces défunts… « Merci, après un an de recherche, mon fils a enfin trouvé un travail ». Voici ce qu’écrit une femme qui est venue apporter des fleurs toutes les semaines sur l’une de ces tombes….Mouais, encore heureux qu’après un an, il ait trouvé un boulot ! Mais bon, chacun ses croyances et cela fait partie de leur culture et c’est intéressant.
  • Il existe un « quartier » dans le cimetière dédié aux bébés décédés. Déjà, ça en soit, c’est un peu glauque, beaucoup de bébés étant des bébés mort-nés. Bref. L’une des tombes est méga décorée et la guide nous explique que tous les ans, à la date de la mort du bébé, les parents organisent une « fête » dans le cimetière. Quelques jours avant, ils mettent donc une invitation sur toutes les tombes des bébés voisins pour les inviter à cette fête…Drôle de tradition quand même !!!

Nous passons devant la tombe de Salvador Allende et en apprenons un peu plus sur l’histoire du Chili. Notre guide n’est certainement pas neutre dans son discours mais c’est super intéressant quand même d’avoir le point de vue et le ressenti d’une locale sur la situation politique. Salvador Allende a été président du Chili entre 1970 et 1973, année à laquelle il a été tué ou s’est tué (controverse au Chili, surtout en ce moment car de nouveaux événement amèneraient reconsidérer la théorie du suicide) lors du coup d’état mené par Pinochet. Allende était socialiste et a été renversé par Pinochet…qui fait entrer le pays dans une dictature militaire pour 17 longues années. Notre guide est jeune mais se rappelle les militaires et la police constamment présents dans les rues durant son enfance. L’histoire du Chili est dure et malgré cela, il semblerait que beaucoup de chiliens soutiennent encore le gouvernement de Pinochet !

La vie est encore très difficile au Chili avec d’énormes inégalités. L’éducation n’est pas du tout accessible aux classes les moins aisées. Les écoles sont privées, pour la plupart et pour aller à l’université, il faut payer 10 000$/an !!!! En plus, emprunter pour payer ses études revient plus cher qu’emprunter pour acheter une maison par exemple : les taux d’intérêts sont, paraît-il, astronomiques pour les emprunts étudiants ! On est un peu aberré par tout ce que Camilla nous raconte. Il faut avouer qu’excepté les grandes lignes de l’histoire politique du Chili, on ne connaissait absolument pas la culture, la situation politique actuelle et les moyens de la population au Chili…ça nous donne envie d’en savoir plus car il est vrai que l’on s’était fait une fausse idée de la vie au Chili. En effet, étant donné l’augmentation flagrante du coût de la vie, on s’était imaginé un pays en croissance certaine et prospérité…Ce n’est apparemment absolument pas le cas.

A la sortie du cimetière, un grand mémorial nous rappelle l’histoire difficile du Chili avec des centaines de noms d’exécutés sous l’air Pinochet. En fait, beaucoup étaient tués mais leurs corps étaient jetés à la mer (fait qui a été découvert très tard).

Bon, après ce moment culturel dans ce lieu un peu glauque – quoique ce n’est pas l’avis d’une des anglaises qui nous accompagne, elle est fascinée et prend un million de photos du cimetière…Why not…on veut dire, chacun son truc ! – nous partons pour clôturer la visite dans un bar et goûter à l’un de leur cocktail : terremoto. La traduction : tremblement de terre et en effet, ça décoiffe. C’est bon, sucré et surtout fort en alcool !

Il est déjà 14h lorsque l’on finit la visite et pas le temps de traîner car une autre visite guidée nous attend à 15h. Oui bon, on avoue, on fait les fainéants et on a décidé de se faire intégralement guidé pour notre journée à Santiago ! On repasse au marché du matin en vitesse pour s’acheter la spécialité qu’ils ont tous goûtée tout à l’heure alors que nous n’avions pas faim et des fraises, et nous voilà au rdv pour le tour guidé de l’après-midi.

C’est un tour beaucoup plus classique cette fois, avec le tour des monuments historiques, églises et musées et nous ne sommes que 3 : nous deux et une australienne. Il s’avère que notre guide est beaucoup moins entraînant. Il essaie de faire quelques petites blagues qui tombent bien souvent à l’eau…Et surtout, il essaie de nous faire participer mais d’une façon qui commence à nous énerver un peu. Nous visitons notre première église, ce qui le fait parler évidemment du catholicisme très marqué et conservateur au Chili (jusque-là, tout va bien). Il se tourne vers Elise et lui demande alors si nous, dans notre pays, nous avons aussi des églises aussi nombreuses. Elise lui répond ‘oui’. Réponse qu’il n’attendait pas puisqu’en posant la question, il voulait juste montrer que le Chili était très fort à ce niveau…Bref, il essaie de se rattraper « non mais vraiment, vous avez des églises tous les 10 blocs »…. « Euh…oui ! ». Ok, Elise a perdu toutes ses chances avec ce chilien !!! Quelques minutes plus tard, le voilà à essayer de nouveau : « on a vraiment beaucoup de boulangeries, très typiques au Chili : vous avez autant de boulangeries dans votre pays ? »….Il a vraiment oublié qu’il parlait à des français ou alors il ne connaît pas la culture française. Cette fois, on ne lui répond pas, faut pas exagérer non plus ! Mais il comprend bien que nous ne sommes pas très impressionnés. Il lui faut donc trouver autre chose et en effet, il trouve la remarque imparable quand il nous demande si chez, nous, nous avons aussi un musée en dessous de notre palais royal…ah non, en effet ! On s’incline.

En bref, nous avons beaucoup moins apprécié cette deuxième visite, autant pour le guide que pour l’intérêt de la visite car nous allions bien souvent devant des musées sans y entrer, juste pour qu’il nous parle du musée en question. Peu d’intérêt. On découvre en plus que quand il nous parle d’un vieux bâtiment, ce dernier a en fait été reconstruit récemment…Mais, ne dénigrons pas cette visite car nous avons appris quelques faits rigolos :

  • Depuis notre arrivée, nous mangions leur Completo : un bout de pain avec une saucisse, quelques légumes et pleins de sauces différentes. En gros : un hot-dog amélioré. Mais ce qu’on ne comprenait pas, c’est que le Completo avec de l’avocat était appelé Italiano. On a dû louper un truc : l’avocat viendrait-il principalement de l’Italie. Mais non, notre guide adoré nous explique que c’est en raison de sa couleur : vert pour l’avocat, blanc pour la sauce mayo et rouge pour les tomates ! Aaaaah !
  • Autre fait : à Santiago, existent les « coffee with legs »…Soit les « café avec jambes ». Mais qu’est-ce que c’est ? Eh bien ce sont des cafés avec de jolies serveuses. Il en existe 3 niveaux. Le premier niveau est celui où la serveuse est habillée de façon sexy. Ok. Dans le deuxième, elle est en bikini et dans le troisième, elle a oublié de mettre le haut. Pour ces deux derniers niveaux, on ne peut pas voir car les vitres des cafés en question sont teintées. Mais il paraît que le café coute aussi cher dans ces cafés que dans n’importe quel café. Kevin est comme un petit fou, l’idée est excellente selon lui. Ben tiens ! 😛

 

 

A la fin de notre journée, nous rentrons à l’hôtel pour retrouver Alisha et Dany qui ne se sont levés qu’à 16h ! C’est donc pour ça qu’on ne les a vus à aucune des visites ! Dur le décalage horaire ! On passe la soirée à jouer aux cartes…Comme d’hab !

Le lendemain, nous avons encore une journée complète à Santiago. Nous voulions partir le matin pour prendre le bus direction Mendoza (Argentine) mais il s’avère qu’en raison de travaux, le col de la cordillère des Andes qui permet de passer en Argentine n’est ouvert que la nuit dans ce sens. C’est fâcheux car le paysage s’annonçait magnifique. Du coup, on ne prendra le bus que le soir pour faire la route de nuit…Tant pis.

On passe la matinée à mettre à jour le blog et l’après-midi au « memorial museum ». On décide de prendre l’audioguide et il s’avère qu’il nous fera passer bien plus de temps au musée qu’escompté. On le comprend assez vite quand, au lieu de taper le numéro 4, on tombe sur le 44… Ok, préparation, il y a au moins 44 numéros à écouter. Mais en fait, il y en aura plus de 70 !  Le musée est super intéressant, allant de la période Allende à la fin de Pinochet mais ils n’ont pas choisi le meilleur gars pour l’audioguide version française : il n’est pas très enthousiaste. On passe quand même 3h dans ce musée pas très très gai et rentrons récupérer nos affaires avant le grand départ. Nous sommes partis pour une nuit très agitée dans le bus car si c’est un bus de nuit plutôt confortable avec sièges semi-allongés et repas servis, on doit forcément passer la frontière et ce sera à…2h du mat’ ! Parfait pour entrecouper, comme il le faut, notre nuit ! Mais bon, il faut souffrir pour faire de beaux voyages !:-) Alors oui, après seulement 10 jours au Chili (et seulement 4 sur le continent !), nous voici déjà en Argentine…