Phongsali – A la découverte des Akhas (7 au 12 Février 2013)

A Muang Khua, nous nous levons à 6h pour attraper le bus de 8h vers Phongsali. En moins de deux, nous sommes au marché ; hop,hop, ce sera gelée de coco (yummy!) et biscuits pour ce matin et sticky rice avec oeufs durs pour le voyage (sans sauce soja, un peu fade…). On arrive à la place principale où les tuk-tuks attendent pour conduire les gens à la gare routière. Pas de tuk-tuks… Une information très sommaire : tuk-tuks pour gare ? Oui, ici, ici. Oui, mais quand ? Ici, ici… Ok, on prend nos guiboles et on parcourt les 2,5km à pieds avec nos sacs. On est dans les temps, mais cela nous rappelle des péripéties en Inde… Mais on arrive à la gare routière sans encombre après cette bonne marche matinale !

Pas de bus direct pour Phongsali, mais un changement à faire à Pak Nam Noi. A 8h30, nous partons en sawngthaew (sorte de Truck avec un toit et des bancs) pour Pak Nam Noi. On arrive après 1h de transport à se les peler à la gare routière de Pak Nam Noi. On achète nos billets pour Phongsali. Il suffit de patienter maintenant car on doit attraper le bus qui vient d’Udomxai, qui doit passer à partir de 10h, et qui sera là pour finir sur les coups de 11h. Mais il est là et c’est le principal :-)…Bon, dans l’attente, Elise aura perdu son chapeau mais ce n’est que le deuxième de perdu après tout :-P.

Le bus est bondé : des sacs sur toute la rangée et tout le monde dispose tout juste d’une place sur les banquettes de 2 ou 3 personnes. Nous découvrons une nouvelle facette des laotiens : ils n’apprécient pas de partager la place. Il s’agit de jouer des coudes pour ne pas se faire éjecter. Et après chaque pose, on recommence ! Cela s’annonce sport alors que le gros de la route se profile : 7h-8h de lacets sur une route à moitié tape-cul. Au jeu des chaises musicales, Kevin s’en sort bien – son voisin a compris qu’il trouvera plus d’espace ailleurs – et Elise est la perdante de sa banquette de 3 personnes : après une pause (où elle est restée à garder sa place – bien joué!), mamie laos revient prendre sa place, obligeant Elise à se lever pour la laisser passer (erreur…) ; mamie Laos reste en plein milieu (joli coup!) avec sa main protégeant la banquette pour le retour de son fils… Elise parvient à récupérer sa place avec l’assistance d’un autre laotien, jusqu’au retour du fils, qui lui refait quitter sa place (on vient de dire que c’était une erreur!), et qui s’assoit à cette place en lui tournant le dos et en faisant mine de discuter avec mamie (coup de maitre!). Elise les « remercie » avec un beau « Khawp jai » bien méchant, le fils se pousse de 5 cm genre « ça t’ira comme ça ? » et Elise capitule et va s’asseoir avec son chéri qui n’ose plus jouer des coudes. Toutefois, pour la petite histoire, un autre laotien arrive avec son enfant et s’installera à l’ancienne place d’Elise, même quand il y a de la place ailleurs (sur le dernier tronçon), forçant mamie et son fils à partager leur banquette jusqu’au bout ! Moralité: faut être gentil (surtout avec Elise) ou tu seras puni. C’est donc éreintés que nous arrivons à Phongsali.

On monte à 14 dans le sawngthaew qui va de la gare routière au centre-ville et qui nous dépose devant une guesthouse avec 7 autres backpackers. Le prix annoncé de LAK 70.000 est supérieur à notre attente ; un « routard » (backpacker âgé) la visite et la critique car il y a des cafards ; tous les autres partent alors, et la dame ne veut pas descendre le prix alors que nous restions pour tenter de négocier, donc nous partons tous en quête d’une autre pension, et tous du même côté. « Plein », « plein », « LAK 100k », « plein »… Il est presque 19h et il fait nuit. Nous sommes les premiers à rebrousser chemin pour prendre la chambre à LAK 70k. Elise regarde derrière, tous rebroussent le chemin ! Nous arrivons à la GH et demandons à voir la chambre ; la dame attend et le « routard » arrive ; elle n’a plus qu’une chambre… Le routard dit de suite qu’il prend la chambre… La dame sort les clefs et les lui donne !!! Vermine !!! Nous étions là avant lui et alors qu’Elise parlait il l’a coupé pour prendre la clef…Autant dire que s’il comprend le français, il comprendra qu’il sait ensuite bien fait insulter. Ok, on a compris, pas de pitié entre voyageurs ! La compétition est serrée et les coups sous la ceinture s’exécutent sans peine… On reprend notre instigation pour finalement tomber sur une guesthouse vide, très correcte avec Wifi pour LAK 70k :-) Tous les autres nous rejoignent quelques minutes plus tard. Elle est mieux que celle du routard (niark, niark – il fallait retenir la leçon : être gentil avec Elise !). Nous passons la soirée à renouer avec Internet.

Le lendemain, nous nous renseignons sur les treks à faire aux alentours. Deux agences : l’office du tourisme (8 à 10 treks de 1 à 4 jours entre LAK 165k-400k/jr/pers. selon le nombre de personnes) et Amazing Lao (12 à 15 treks plus locaux de 1 à 4 jours entre LAK 250-750k/jr/pers. selon le nombre de personnes). Après réflexion, nous partirons faire le Jungle Trek et nous sommes 5 – le maximum pour faire baisser le prix.
Nous profitons du reste de la journée pour visiter la ville : son marché, sa vieille ville, son temple chinois et un vat.
Puis nous grimpons à l’ascension du mont Phou Fa pour y admirer le coucher de soleil.

 

 

Tous les matins entre 5h et 7h et les soirs entre 18h et 19h, la radio annonçant les nouvelles de la ville et de la Province est diffusée à coup de gros haut-parleurs dans tout le village ! De quoi vous réveiller en beauté.

Notre Jungle trek dans la région de Phongsali

Nous nous levons à 6h pour rejoindre notre groupe devant le sawngthaew qui va à la gare routière. Tony (AUS), Amélie (FR), Mathieu (FR) et nous-mêmes allons prendre un bus qui nous mènera à Boun Neua sous l’égide de notre guide « Touï » (LAO).
Nous débutons vers 9h15 notre périple. Après une large route bitumée puis en terre, nous coupons à travers champs pour nous enfoncer dans les montagnes au loin (enfin, à 5km quoi). Et nous grimpons ces montagnes le long d’un petit sentier qui s’enfonce dans une jungle luxuriante. Cela rend le trek très agréable : se perdre dans une végétation dense, aux couleurs vives (bcp de vert), aux chants des oiseaux, à travers les ruisseaux… Comme dans un film… genre Prédator.

 

   

Dans la série films, notre guide est Marry Poppins incarné ; il transporte dans un tout petit sac sa bouteille d’eau, un t-shirt, une serviette et … le déjeuner ! On s’arrête donc sur le sentier et Touï ramène de nombreuses feuilles de bananier pour improviser une petite table et des chaises :-) Cooool. Sur la table, il déballe du sticky rice (riz collant) en quantité qui sera accompagné de viande de porc séchée, d’une omelette froide, de brochettes de petit poisson et d’algues parfumées. Miam ! Aussitôt déballé qu’on a presque tout mangé. Le poisson et ses arrêtes n’étaient pas pratiques ; la viande très bonne (mais clairement pas assez) ; l’omelette salée à souhait et les algues… ben ça se mange bien !

On repart pour arriver au village vers 14h. Cette fois, on ne se sera pas perdu dans la jungle !!! :-)
Le village Akha est charmant, rustique à souhait : les bicoques sont en bois, pas une route de 4 roues ne pénètre dans ce sanctuaire, les animaux de bassecour animent les rues, les femmes portent les costumes traditionnels de leur tribu… Pour couronner notre plaisir de tomber sur un village reclus et reculé, Touï nous informe qu’il n’y a que 2 points d’eau froide dans le village où on constatera une longue file d’attente – donc pas de douche au programme-, et qu’il n’y a pas de toilettes – donc il faudra partir faire ses besoins dans la jungle environnante ce qui signifie presque 5 minutes de marche à chaque envie…-. On constatera tout de même que les informations de Phongsali sont relayées par radio, nous aurons donc droit à cette litanie du soir.

 

 

 

On fait un petit tour du village. Nous visitons l’école, comme toujours à notre demande, qui est très rudimentaire ! 5 classes sous l’enseignement de 3 instituteurs qui viennent de Boun Neua. Étant le weekend, les enfants ne sont pas de la partie :-(. On voit sur le tableau quelques écritures laotiennes et le guide nous explique qu’ils étudient l’environnement. Ah ?!!??!! Vue l’état du village, y’a du boulot !

 

On comprend que quand les enfants ne sont pas à l’école, ils sont dans le village à pratiquer un jeu bien particulier : le combat de coq bien provoqué ! Les enfants s’emparent des coqs et les jettent les uns sur les autres pour déclencher une bagarre. Ils ne parient pas encore, mais cela ne saurait tarder…

L’accueil des locaux n’est pas celui auquel nous nous attendions. Au lieu de faire face à un accueil chaleureux et des échanges certes compliqués mais possibles, nous avons ressenti de l’indifférence, absolument aucune envie de communication, exception faite de la procession de femmes qui venaient nous vendre des bracelets locaux ou autres poupées…Un peu (beaucoup) déçus…

La nuit tombant, il est naturellement temps d’aller dans la maison du chef du village afin d’y diner. En accompagnement d’un sticky rice, nous avons une excellente assiette d’haricots moulus et parfumés, une bonne assiette de sardines en boite cuisinées à la façon locale et deux assiettes de légumes-salade. Une bonne surprise ; le tout étant arrosé de quelques verres de Lao-Lao local, un alcool de riz qui décape.


C’est satisfaits que nous regagnons nos pénates durant cette nuit. Comble du luxe, nous avons une ampoule dans notre cabane. La nuit est belle et le lieu insolite, Kevin a le courage de faire une photo de nuit. Il se souvient des tentatives infructueuses en Mongolie. Il aura sa revanche ! Il prépare l’appareil photo sur le trépied, et règle à la louche le cadrage sur la cabane et une partie du ciel. A peine finit-il sa première photo (toute noire) qu’il est rejoint par un groupe de jeunes. Bon, la pression monte. Il modifie ses réglages et relance une pose longue. Photo noire… Et ces jeunes qui avec leurs lampes éclairent tout et n’importe quoi, il vont lui faire rater sa photo ! Il modifie de nouveau les réglages et relance. Photo noire de chez noire… Comprend pas. Les jeunes sont blasés et s’en vont, seuls 2 restent. Ils éclairent l’objectif de l’appareil. Non, non, non, il ne faut pas car cela va éblouir l’objectif ! Ah… …Pas si le cache de l’objectif est encore là… Bon, Kevin retire le cache de l’objectif et il recommence. La photo est réussie ! – c’est quand même mieux sans le cache 😛 Enfin, elle est un peu floue car la sensibilité est trop grande, on va corriger cela et en faire une plus nette. On règle et on relance la prise longue. Sauf que les jeunes, emballés ont rappelé leur copains… Et que l’un d’eux passe devant le champ :-( Ils semblent excités et éclairent partout. Pas gagné pour faire notre belle photo… Faut leur expliquer que la lumière est captée pendant une longue période, donc qu’il fait rester calme. Au vue de la photo ratée par leur copain, ils n’ont pas l’air de comprendre. Oublions la belle photo et faisons leur comprendre le principe de la pose longue. Au final, Kevin fera une tentative de light painting avec un téléphone ; et face au peu de reconnaissance qu’il recevra pour son art, il les laissera s’amuser à prendre quelques photos. Au dodo !

 

Cocoricoooooo ! Il est 3h du matin et un coq s’est réveillé. Cocoricooooooo ! Cocoricooooooo ! Cocoricooooooo ! Il est 3h02 du matin et tous les coqs sont désormais réveillés ! Dans ce village de 323 habitants, il faut au moins compter sur 50 cochons et 200 poulets dont 30 coqs. Durant la nuit,  les coqs ont entonnés à plusieurs reprises ce concert matinal (4h puis 5h30 sans discontinuer). Le soleil se levant vers 6h30, ils ont certainement fait des cauchemars… qui devaient rejoindre nos rêves : une seule envie: les trucider !
Enfin, après une nuit agitée, une pensée nous ravive, le petit-déjeuner. Nous attendons notre invitation par le chef. Entre-temps, nous avons vu des villageois laver des intestins de porc tandis que nous allions nous laver les dents..mmmmh… Et nous allons dans la maison du chef. Au menu : du riz (oh?) accompagné d’un bol de dés de citrouille dans un bouillon, une assiette de salade d’oignons, une assiette de gras de viande et une de boyaux ! Cette dernière est vite partie, non pas que nous l’ayons dévorée, mais que sa vue était indélicate à notre goût. Bon, ce fut la diète pour Elise et 2 autres compagnons quand Kevin et les 2 restants se sont servis sans retenue.


Pour Elise, cette matinée est difficile : une grosse fatigue, une mauvaise nuit, un petit déjeuner sommaire et une gorge endolorie.
Nous partons du village vers 9h. Nous empruntons un sentier bien marqué et suffisamment large pour passer en moto, moyen de locomotion des villageois. Nous poursuivons à travers la jungle. Cette matinée est moins intéressante pour les alentours ; le paysage est un peu moins beau, et cette route plus large nous permet de discuter 2 à 2, ce qui nous rend moins attentif. En plus, Elise se sent malade et se bat intérieurement pour finir le trek ; le guide ne fait qu’une pause et semble pressé d’en finir ; nous nous sentons tous sales et fatigués et avons hâte de prendre une douche.

Enfin nous arrivons à Boun Neua et après la soupe de nouilles du midi (sauf pour Elise encore, qui se sent de plus en plus fiévreuse), on reprend le bus direction Phongsali où nous arrivons vers 15h.

En arrivant, on remarque qu’Elise n’a pas qu’une petite fièvre mais qu’elle est absolument brûlante !!! Heureusement, notre gentille propriétaire de guesthouse nous a bien réservé notre chambre et elle part s’affaler direct dans le lit…pour ne plus en ressortir jusqu’à la fin de la journée suivante.

Pour finir, c’est au repos que nous finirons notre séjour à Phongsali. Nous avions prévu quelques randos en plus mais on renonce vu l’état d’Elise. Malgré tout, on met ces 2 jours bien à profit et profitons d’Internet pour organiser et tout réserver pour notre séjour en Australie (c’est dans un mois, vous vous rendez compte ?!!!?!!!). On ne vous en dit pas plus sur l’Australie mais on a quelques peu changer les plans et ça nous fait bien rêver !!!!

Et voilà, c’est reparti pour nos deux dernières journées au Laos en direction de Muang Khua avant d’entamer notre bref passage au Vietnam…