Salta et ses innombrables et magnifiques Quebradas (2 au 9 Juin 2013)

8 jours autour de Salta…C’est beaucoup nous direz-vous mais en fait, pas du tout ! Il y a des dizaines de choses à voir autour de Salta et surtout d’innombrables et magnifiques Quebradas – le truc, c’est qu’on ne sait pas ce que veut dire Quebrada mais c’est censé être quelque chose de magnifique : entre le canyon et la chaîne de montagne…

Nous arrivons donc à Salta même au petit matin après une nuit dans le bus bien réparatrice. Le Cama ne nous permettait pas de nous allonger complètement mais le siège était beaucoup plus large, nous permettant de trouver une bonne position pour dormir facilement. On s’est donc endormi avant la fin du 2ème film diffusé sur 3 films…Et on ne s’est réveillé qu’à l’arrivée à Salta : parfait ! Nous sommes frais et dipo pour entamer la journée. On part donc à pieds jusqu’à notre hôtel (petite marche matinale de 1,5km) et malheureusement, il nous faut attendre notre chambre qui est encore occupée par les précédents. Normal, il n’est que 8h ! Par contre, ils nous offrent un petit-dej…Cool !

On attend pas mal de temps et ce n’est que vers 12h30 que l’on décolle après avoir enfin récupéré notre chambre et pris une bonne douche. Première étape : le déjeuner !!! On se dirige vers le patio des Empanadas : ça met l’eau à la bouche ! Le gérant de l’hôtel nous a expliqué que Salta et sa région étaient vraiment très réputés pour leurs Empanadas. Tous les ans, s’affrontent alors à Salta des dizaines de concurrents pour remporter le prix du meilleur Empanada (avec de bonnes recettes de grand-mère). Le maire a donc décidé, un jour, de créer ce patio qui rassemblerait tous les gagnants de ce concours. Miam miam miam, on a faim !!! C’est un endroit très convivial et les marchants se ruent sur nous dès notre arrivée pour nous attirer dans leur boutique…On fait notre choix et après avoir mangé 4 Empanadas chacun (2 au poulet un peu fades et 2 au fromage très très bons), on commande une autre spécialité de la région : le Locro. L’argentin à côté de nous en mange un et il nous met vraiment l’eau à la bouche ! C’est une sorte de soupe avec du maïs et des bouts (délicieux) de bœuf dedans. On se régale.

 

 

Après ce bon repas, pas très diététique (encore une fois), il nous faut absolument nous dégourdir les jambes : 2 nuits dans le bus + des repas sans légumes…On a besoin d’exercice ! On décide donc de monter au Cerro  San Bernarbo qui permet d’avoir une belle vue sur la ville, à pieds. Il existe bien des œufs qui y montent, mais non ; on a vraiment besoin de refaire un peu d’exercice !  30 minutes de montée de marches plus loin et on arrive au sommet. La vue est sympa mais pas extraordinaire…Tant pis, cela aura au moins permis de faire un peu d’exercice.

 

On redescend et on entame a tournée des loueurs de voiture. Comme c’est dimanche, ils ne sont pas tous ouverts. C’est embêtant pour pouvoir bien comparer mais à la base, on a quand même une idée du prix le plus bas que l’on pourrait obtenir et on l’atteint après une petite négociation chez un loueur si on loue la voiture 7 jours. Bon, on continue quand même notre tournée et au suivant, qui parle anglais celui-là, on réussit à négocier à peine plus cher mais pour 6 jours…Parfait pour nous ! La location revient un peu cher mais c’est, selon nous, le meilleur moyen de découvrir la région et de pouvoir s’arrêter quand on veut dans les endroits qui nous plaisent…

Après quelques courses pour nos prochains pique-niques, nous rentrons donc à l’hôtel, satisfaits de notre journée : la ville de Salta nous plaît bien avec de magnifiques bâtisses (surtout Eglises) et nous avons notre voiture pour le lendemain et les 5 jours qui suivent : nickel.

 

 

Mais une bonne surprise nous attend encore : alors que nous nous reposons à l’hôtel, un jeune couple franco-anglais vient nous aborder et après quelques minutes de discussion, ils nous demandent s’ils peuvent nous accompagner pour les 3 premiers jours de notre périple…Ma foi, cela nous arrange bien de partager les coûts et ils ont l’air sympathiques alors banco ! Nous partons donc pour nos 3 premiers jours de périple avec Antoine et Muneira.

 

Boucle au Sud de Salta : Cachi – Cafayate – Quebrada de Las Conchas

1er jour : Salta – Cachi en passant par le désert de cactus

Première petite journée et il faut bien ça car, de toute façon, ce matin, nous ne partons récupérer la voiture que vers 9h. Nous nous félicitons déjà du choix de notre loueur qui est plus que consciencieux : contrôle des phares, klaxon, pneus…tout y est passé !

Et c’est parti pour 3 jours dans le Sud de Salta : entre désert de cactus, vignobles et Quebrada, le programme est alléchant. :-)

Après être sortis de Salta et avoir traversés quelques autres petites villes, c’est parti pour une belle route de montagne parsemée de cactus. Les couleurs sont superbes et le ciel d’un bleu perçant ne fait que les embellir. Quelle chance ! Après quelques heures de route, on décide de s’arrêter pour pique-niquer au bord de la route, à un beau point de vue sur la vallée Calchaquies. On y rencontre un argentin (Walter – pas très argentin comme prénom !) qui vend des petits pendentifs…au milieu de nulle part quand même ! On lui offre de quoi se faire un sandwich et de l’eau : le pauvre semblait absolument assoiffé ! C’est vraiment surprenant car il parle un plutôt bon anglais, un peu de français et allemand…mais il passe sa journée à vendre des petits pendentifs sur le bord de la route et il vit dans une tente…Il est vraiment très sympa et Antoine, en bon prince, lui achète un pendentif. Après cette belle rencontre, on repart et on passe note premier col à 4150m ! L’air de rien, on commence à sentir un peu l’altitude.

 

 

 

Puis on redescend, doucement, pour traverser un désert magnifique de cactus.

C’est vraiment une superbe première journée avec des paysages que nous n’avions jamais vu jusqu’ici. Eh oui, les cactus, c’est nouveau pour nous et on s’en donne à cœur joie dedans !

 

Aïe aïe aïe…

…Ouille…

…Aïe…

Petites natures…même pas mal moi!!!

Et on voit nos premiers lamas…en pleine course !

Petite course de lamas :-)

On arrive à Cachi à 15h30 et, après consultation de l’office du tourisme, on pose nos affaires dans une petite auberge très typique. Mais on ne s’arrête pas là. Il y a une boucle de 30km à faire autour de Cachi, qui passe par des petits villages typique : parfait, nous avons encore le temps avant que le soleil ne se couche !

La boucle est sympa, on commence par le cimetière de Cachi (toujours très typiques leurs cimetières) pour sillonner ensuite entre les montagnes. Les petites églises des villages sont toutes mimis…

Cachi…

 

 

Mais 16km après notre départ, c’est le drame. On se retrouve face à une rivière un peu trop abondante à notre goût pour y passer avec la voiture.

Mais comment va t-on passer???

Après évaluation des 2 garçons, on décide de faire demi-tour. C’est dommage mais on ne veut pas prendre de risque avec la voiture de location ! Mais alors que nous entamons notre demi-tour, on voit une voiture comme la nôtre arriver et, sans hésiter, traverser cette rivière. Ah ??!!??? Bon ben ok. Elle a de l’eau jusqu’au bas de caisse mais ça va encore…Demi-tour toute et c’est parti pour nous aussi.  Pour finir, ce n’était pas si terrible que ça ! Pourtant, ça semblait bien impressionnant comme ça ! La dernière portion se passe sans encombre, alors que le soleil commence, tout doucement, à se cacher derrière les montagnes.

De retour à Cachi, on va manger dans un petit resto sur la place principale (en même temps, ce n’est pas comme si ce village était gigantesque) puis , de retour à l’hôtel, 5 argentins en vacances ici nous proposent une partie de Poker avec une mise à 4ARS (40cts). Les jetons sont des pâtes. Les garçons s’y lancent mais, si c’est une soirée sympa, ce n’est pas une grande réussite pour eux au poker. L’un des argentins est sacrément chanceux et surtout, ils parient tous tout le temps, ce qui ne laisse pas de grande possibilité de bluff au grand désespoir de Kevin. Tant pis, ce n’est pas ce soir que nous ferons notre richesse ! :-)

 

2ème jour : Cachi – Cafayate en passant par la Route 40

On entame une journée, qui, comme vous le verrez, sera pleine de rebondissements ! La journée s’annonce longue car, si nous n’avons que 165km à parcourir, ils ne se feront que sur de la route non asphaltée en terre…Nous avons beau passer par la fameuse Route Nationale 40 (qui traverse l’Argentine dans toute sa longueur), cela n’en est pas moins une piste poussiéreuse, à virages serrés.

Eh oui: 4494ème km de la RN 40!!!

Dans la matinée, nous passons à Seclantas. A Seclantas, on tisse au bord de la route. Ses ateliers de tisserands sont réputés pour, en autre, le poncho rouge et noir emblématique de Salta. L’un d’eux est connu pour avoir tissé un poncho porté par le pape Jean Paul II. La classe quand même ! On s’arrête donc chez quelques tisserands qui nous parlent de leur travail (heureusement qu’Antoine est là pour traduire). C’est vraiment sympa, mais on ne se voit pas vraiment porter un Poncho…même dans le froid glacial du nord :-P.

 

Un peu plus loin, nous arrivons au village de Molinos. Ce village a une jolie petite église qui renferme le chemin de croix tissé – eh oui, à proximité de Seclantas, ce n’est pas déconnant d’avoir des tableaux tissés. Par contre, nous avons beau chercher les molinos (moulins), nous ne les trouvons pas !

   

On continue notre chemin mais on se fait arrêter 10 km après Molinos par des travaux. 2 voitures attendent devant nous alors que les conducteurs de travaux nous annoncent en avoir pour une heure. Il est 12h30, la pause déjeuner s’impose donc à nous. Ce n’est pas le plus bel endroit mais ça fera largement l’affaire et ma foi, nous n’avons pas vraiment le choix. Mais pendant que nous déjeunons, on vient nous annoncer qu’en fait, au lieu d’une heure, il faudra plutôt attendre 3 à 4h…Ah ?!!? Ça, ça ne nous arrange absolument pas car nous avons 100km à parcourir pour arriver à Cafayate sur une route où nous roulon à 30-40km/h. Pas cool. Ce qui est amusant (et frustrant à la fois), c’est la facilité et la négligence avec laquelle ils nous annoncent qu’ils ne savent pas quand nous pourrons passer. C’est ce qu’on appelle la « cool argentine attitude » ! On décide d’attendre mais, en regardant notre carte de la région, on se rend compte qu’il existe une route pour contourner  mais elle est indiquée pour 4×4 uniquement. On décide de la tenter (avec l’aval des conducteurs de travaux). On emmène avec nous un couple de néerlandais en 4×4 (eux sont sûrs d’y passer mais n’avaient pas connaissance de cette route sur leur plan). On repasse par Molinos et on emprunte la première partie de la route en terre. Pour le moment, elle est relativement correcte mais c’est surtout la deuxième partie qui pourrait poser problème. Mais après quelques kilomètres, le coffre s’ouvre de lui-même. Ah ??!!?? Aurait-on oublié quelqu’un dans le coffre ? Antoine tente de le fermer : une fois, deux fois, trois fois, quatre fois…Euh, non, ça ne marche pas ! On descend pour se rendre compte que l’attache qui permet de fermer le coffre s’est cassée, complétement tranchée ! Oh la bonne nouvelle ! Mais comment va-t-on faire avec un coffre qui ne se ferme plus ?!!??!! Les néerlandais qui nous suivaient nous proposent de prendre nos sacs mais, alors que nous réfléchissons, une voiture remplie d’une famille d’argentins nous croise et nous déconseille la route pour 4×4 : faisable mais sans grande assurance selon eux. Quand des locaux nous déconseillent de faire quelques chose, il vaut mieux ne pas le faire car de nature, ils ne sont pas vraiment prudents…On conseille donc aux néerlandais de continuer sans nous et on s’attèle, tels des MacGyver, à cloisonner notre coffre avec notre fil à linge (toujours utile ce petit fil à linge !).

Après cet instant « bricolage », nous voilà repartis, demi-tour toutes, vers la zone de travaux, en espérant qu’ils aient réouverts…Mais non ! Il est plus de 15h et commence une longue attente…Très longue. Au bout de 1h, ils se décident enfin à nous laisser passer : victoire !!! Mais c’est sans compter sur le fait que nous serons arrêtés 300m plus loin…par un autre groupe de travail ! Et nous entendons le même discours, ils ne savent pas quand ils pourront nous faire passer. Le gars nous annonce que dans tous les cas, ils finissent les travaux à 19h – nous n’avons pas forcément apprécié son petit sourire, à ce moment-là ! On aime l’humour mais il a parfois ses limites. La file de voiture est toujours la même – sur cette route en terre, c’est assez atypique – et bien que 3 filles tchèques mettent l’animation en faisant goûter leur vodka à tout le monde, l’attente est un peu longue.

Un bouchon…au milieu de nulle part!

Ce n’est que vers 17h30 qu’ils se décident, enfin, à nous laisser passer. On se rend compte que, vraiment, c’était à leur bon vouloir car rien ne bloquait vraiment, il fallait juste qu’ils s’interrompent quelques minutes !

Du coup, c’est un peu dommage car nous faisons le reste de la route alors que le soleil se couche et arrivés au clou de la journée : la Quebrada de Las Flechas, il fait presque noir. C’est un peu dommage car on trouve ça magnifique…Mais les photos sont un peu sombres.

 

On arrive (enfin !) à Cafayate vers 20h30. On est crevé (surtout Kevin qui a conduit toute la route). On fait 3 auberges avant d’en choisir une et on se dépêche d’aller manger (on meurt de faim !) une bonne pizza/vin. Les paysages étaient vraiment très sympas mais il faut avouer que la journée a été un peu mouvementée et quelques peu difficiles…Kevin dira que ce n’était certainement pas son jour de chance et que cela avait commencé dès le matin alors qu’il a pris une douche (froide) et qu’en sortant de la douche, le propriétaire de l’hôtel a juste allumé le chauffe-eau…Mauvais timing !

 

3ème jour : Cafayate et ses Bodegas – Quebradas de Las Conchas – Dique Cabra Corral – Salta

Aujourd’hui, on se lève persuadés que nous allons passer une journée parfaite : la journée de malchance, c’était hier…En plus, c’est notre anniversaire de mariage aujourd’hui donc forcément une bonne journée :-).

Avant de partir de Cafayate, un petit tour des vignobles s’impose. Cafayate est en effet très connue pour son Torrontes (un cépage blanc) au même titre que Mendoza est connue pour son Malbec. On commence par la Bodega Nanni, qui produit 300 000 bouteilles par an. On fait une visite très intéressante et surtout, une dégustation très intéressante avec des blancs vraiment délicieux ! Les rouges sont un peu plus communs, moins bons que ceux goûtés à Mendoza. Le lieu est vraiment très sympathique. On fait ensuite une dégustation gratuite dans le vignoble d’en face – moins bons avec des personnes beaucoup moins agréables…

 

 

Après cette petite incursion dans la culture de Cafayate, nous voilà repartis sur la route (le coffre tient toujours – vive notre fil à linge) direction la fameuse Quebrada de las Conchas.

Et en effet, cette Quebrada vaut largement le détour. Les couleurs sont incroyables (petit souvenir du rouge du désert de Jordanie – le Wadi Rum) et on se fait vraiment plaisir à grimper de tous les côtés.C’est vraiment beau!

 

 

 

On déjeune dans la Quebrada en assistant au tournage d’un film anglais appelé « la règle du jeu ». Marrant.

On reprend la route et on passe par différents types de formations rocheuses : l’obélisque, l’amphithéâtre,  les gorges du diable…C’est sympa mais la première partie de la Quebrada nous a déjà suffisamment impressionnés.

Sur le chemin du retour, on s’arrête à un lagon, appelé la Dique Cabra Corral…C’est connu dans le coin mais on ne comprend pas bien pourquoi…Peut-être que c’est le seul plan d’eau des alentours, ce qui expliquerait le tel engouement des argentins pour ce lagon…

C’est sur cette note un peu moins impressionnante que s’achève notre boucle du Sud. Malgré les petits impondérables (travaux et coffre cassé), nous avons adoré cette boucle : magnifiques paysages, agréables petits hostels, jolis villages, bon vin et bonne entente avec nos compagnons de voyage. Nous nous rendons compte également que nous arrivons à relativiser beaucoup plus facilement par rapport au début de notre voyage et par rapport à notre nature en général. Le problème du coffre nous a un peu perturbés mais n’étant qu’un problème matériel (qui nous coûtera peut-être un peu d’argent certes), on a décidé d’essayer de faire abstraction pour profiter pleinement du reste des 3 jours…Et on a bien fait car le soir, en repassant par Salta, nous sommes repassés à l’agence pour lui exposer le problème (nous avons encore 3 jours de location), il a bien compris que nous n’y étions pour rien et ne nous facturera donc aucun dommage…Et nous repartons avec une nouvelle voiture. Voilà une agence bien honnête qui fait des heureux. On fêtera ça (et notre anniversaire de mariage) devant une bonne milanaise et une bouteille de vin à l’hôtel.
Allez, sur cette bonne nouvelle, Antoine et Muneira souhaitent poursuivre les 3 derniers jours en notre compagnie, ce qui nous va à ravir.

 

Boucle au Nord de Salta : San Antonio de Los Cobres – Salinas Grandes – Purmamarca – Tilcara – Iruya

1er jour : Salta – San Antonio de los Cobres – Salinas Grandes – Purmamarca

On se lève tôt pour attaquer cette journée qui s’annonce chargée : 8h de route non-stop selon l’office du tourisme, pour découvrir une belle vallée que longe un train, rouler le long de la mythique R40, voir un désert de sel et se reposer dans un charmant petit village… Alors que notre départ était prévu pour 8h00, on quitte Salta vers 9h00. Ben oui, le petit déjeuner, annoncé de 6h30 à 10h, n’a été disponible qu’à partir de 8h30 ; hors de question pour Kevin de rater un petit déjeuner !
La route en direction de San Antonio est un mix entre route asphaltée et route en terre pas trop dégueulasse. Enfin…pas trop dégueulasse jusqu’au passage d’une rivière…On hésite encore, ça devrait passer mais bon…Un camion passe par là et nous fait signe: pas de problème pour passer…Lentement, mais sûrement. A la deuxième rivière, Kevin n’hésite plus et éclabousse de partout…Tiens, le capot fume un peu non? Euh oui, un peu beaucoup même. Mais non, rien de grave, le moteur a juste reçu de l’eau un peu glacé, il faut dire qu’il fait dans les 2-3° dehors d’après notre thermomètre…Pas très rassurant tout ça quand même!

Les paysages tout le long des 4h de route étaient jolis. Mais après avoir parcouru la boucle du sud, on est resté sur notre faim… On croise quelques petits villages perdus au milieu de nulle part pour finalement arriver à San Antonio de Los Cobres, grand village paumé au fin fond de l’Argentine. Autour… rien : un désert de pierrailles avec quelques cactus. On se sent vraiment seul… comme des explorateurs découvrant une nouvelle culture. La sensation est excitante.

Un cimetière au milieu de nulle part…

 

 

On poursuit sur une quinzaine de kilomètres pour voir un viaduc. Sa construction n’est pas extraordinaire, mais son inutilité est frappante : ce qui le rend particulier ! Il permet au train venant de Salta d’aller nulle part :-) Inutilité, c’est vite dit car il fait office aujourd’hui d’attraction touristique et nous a protégés du soleil pendant notre pique-nique.


On part ensuite pour les Salinas Grandes, un désert de sel. Mais pour cela, il faut emprunter la route 40bis sur 90km environ. La condition de cette route n’est pas mauvaise sur 40km, un peu sableuse. Mais elle est devenue un calvaire pour nos fesses sur les derniers 25km en nous secouant dans tous les sens ! Elle était comme une piste de neige mal damée avec de grosses rainures. On parle de la condition de la route car, avec notre petite berline, on se faisait des frayeurs en entendant les ‘pocks’ des cailloux et les grincements des amortisseurs, même à 30km/h. Surtout qu’on a traversé un beau désert qui était… désert : une vaste plaine pleine de terre sablonneuse avec des touffes de buissons secs, encerclée par des montagnes. Superbe ; mais on se voyait mal avoir une panne. Par contre, le coffre aurait pu casser sans problème (on est paré maintenant !).

 

Puis on aperçoit au loin un reflet blanc… les salines !

On les longe jusqu’à arriver sur la route goudronnée. Cette dernière coupe les Salinas Grande, le désert de sel, et offre des arrêts pour admirer ce spectacle naturel. Bouya ! Impressionnant… On peut marcher sur cette croute de sel épaisse qui s’étend sur des kilomètres. Elle craquelle à certains endroits ; elle recouvre de la terre ou de l’eau ; elle est parfois exploitée avec de petits monticules de sel, parfois vierge, etc. C’est magnifique et même si on sait qu’on verra sans doute 30 fois plus impressionnant en Bolivie, on ne regrette pas le détour.

 

 

C’est avec le sourire aux lèvres qu’on quitte cet endroit vers 17h50 pour se rendre à Purmamarca à 65km de là. La route goudronnée s’annonce une partie de plaisir quand on s’aperçoit que nous sommes à 3400m et que sur 10km, on descend à 2100m. Kevin joue finalement contre la montre pour arriver avant 19h à l’office du tourisme, au grand damne d’Elise qui a raté une belle photo, et au grand désarroi de Kevin qui arrive à 19h à l’entrée de la ville. Les montagnes environnantes présentent des couleurs variées… On verra cela demain ; pour le moment, il faut trouver notre hébergement. Grande surprise, ce village dispose d’hôtels super luxueux. Après négociation avec l’un des hôtels les moins luxueux, on s’offrira une chambre double à un prix abordable. On part ensuite au restaurant avec Antoine et Muneira. Partageant les frais de ce tour en voiture, on a désormais de la marge au niveau budget qu’on dépense en restaurant (enfin, on ne dépense pas tout quand même !).

2ème jour : Purmamarca et sa montagne aux 7 couleurs – Tilcara – Iruya

Ce matin, on s’octroie une grasse matinée. Vers 9h45, on part faire le tour de la montagne aux 7 couleurs, la curiosité de Purmamarca. Ça fait du bien de faire un peu d’exercice ! 3 km de ballade qui nous fait découvrir des montagnes avec une variété de couleurs surprenante : vert, jaune, rouge, rose, noir, blanc,… Que c’est beau ! On crible de photo en espérant que les couleurs vont bien rendre. Avec ce ciel bleu, c’est vraiment d’une beauté incroyable !

 

 

 

On revient au village où se tient un petit marché animé et coloré. On prend plaisir à se balader au soleil dans cette atmosphère vraiment agréable.

 

 

Mais il est temps de reprendre la route. Il est 11h et nous avons encore du chemin à parcourir avant notre destination de ce soir et surtout, quelques autres arrêts à faire…

Sur le chemin, on s’arrête à Maimara pour admirer de prêt la « palette du peintre » : des roches couleurs pastel sur une grande montagne. Après Purmamarca, ce site nous semble un peu fade.
On poursuit la route jusqu’à Tilcara, un village un peu plus grand que Purmamarca. On se rend à la Pucara, de vieilles ruines indiennes sur une colline qui surplombe la vallée. De nombreux cactus parsèment ce village en pierre partiellement restauré. Pucara signifie « forteresse » en Queshua ; nom approprié compte tenu de son emplacement sur une colline à l’accès difficile. Le site est agréable à visiter.

 

 
On part ensuite pour les gorges du diable. Par fainéantise (mais aussi par manque de temps), on s’y rend en voiture où on grimpe pendant 30 minutes une route en terre de 8km en mauvais état. Finalement, en haut, on découvre que le site est payant et qu’il faudra malgré tout marcher 15 minutes dans un canyon pour arriver enfin à la cascade. On a déjà vu plus beau et plus accessible ; mais pour pique-niquer, ce site s’avérera super agréable !

 

Mais on ne traîne pas et nous voilà déjà repartis vers Humahuaca qu’on traverse sans s’arrêter. On n’a rien vu d’attrayant, et il est 16h. Hors il faut 3h pour aller à Iruya. 3h pour…50km !!! On imagine mal l’état de la route et on espère que notre corsa tiendra la route et qu’on arrivera entier (avec le coffre si possible). On commence par devoir passer…une rivière, encore!!! Et comme à notre habitude, on hésite. A chaque fois, on se dit que les locaux se moqueraient vraiment de nous s’ils nous voyaient hésiter ainsi!!! On demande à 2 argentines à pieds et elles nous expliquent qu’en passant sur la droite, pas de problème. Alors c’est parti. Et ça passe!

Passe..passe pas??? Passe!!!!

Une bosse, deux bosses, trois bosses, quatre bosses, cinq bosses, six bosses…on continue ? Cent bosses, deux-cents bosses…oh, un bouc !

Ce n’est pas pour rien qu’on appelle un bouc un bouc!

Trois-cent bosses…Bon, on devrait arriver bientôt là ! Quatre cent-bosses plus loin (approximativement biensûr), nous arrivons, soulagés, à Iruya.

Iruya…Enfin!

La route était belle niveau paysage, mais pas très belle en elle-même ! Pour finir, nous n’avons mis « que » 2h30…et la voiture va bien ! Iruya est un village d’environ 2000 habitants complétement paumé dans une vallée. C’est l’un des villages des alentours qui a été relativement préservé du tourisme et garde tout son cachet et son authenticité. Si ce village a été préservé du tourisme, les hôtels n’en restent pas moins très cher et nous avons du mal à dénicher un prix convenable. Pour finir, on trouve notre bonheur dans un hôtel qui donne sur la place « centrale ». Le « restaurant » d’en face n’ouvre qu’à 20h, alors en attendant, on observe les enfants jouer au foot sur la place…Pas mauvais les petits ! Nous devons être les seuls touristes ce soir dans Iruya et à en croire le registre de notre hôte, elle n’a pas eu de clients depuis quelques jours déjà ! Après une bonne petite escalope à la napolitaine (encore une), une bonne nuit nous attend…Les bosses : ça use !

 

3ème jour : Retour à Salta en passant par Juyjuy (prononcer Rouille Rouille)

Aujourd’hui, c’est une longue journée de route qui nous attend. Nous nous sommes bien enfoncés dans les montagnes et il nous faut désormais revenir à Salta. Demi-tour toute et on recommence : une bosse, deux bosses, trois bosses…On recommence ou vous avez compris ? :-)

Pour finir, retour recors puisqu’on ne met que 2h pour sortir des montagnes et regagner la route goudronnée. On ne comprend pas bien mais tant mieux !

Après 100km, contrôle de police : « vous venez d’où, vous allez où ? Vous êtes d’où ? » « Ok, passez ». Bon, tout va bien.

Après 120km, contrôle de police : « vous venez d’où, vous allez où ? Vous êtes d’où ? »… « qui parle espagnol dans cette voiture ? ». Antoine sort. « Infraction n°47 ». Quoi ??? Ben oui, le phare droit ne marche plus et en Argentine, il faut rouler avec ses feux de croisement même la journée ! Mince alors, il marchait la veille quand on est parti. On sort, on tape dessus et il marche à nouveau. Antoine parlemente mais le flic, sévère nous ordonne de remonter dans la voiture, seul Antoine a le droit d’être dehors…Euh, bizarre mais ma foi, on ne va pas le contredire. Sermons, parlementassions et nous voilà repartis, sans amende. Ouf, heureusement que le feu a fonctionné à nouveau ! Ils ne rigolent pas ici.

Après 150km, il est déjà 13h45, nos estomacs crient famine et nous voici enfin à Juyjuy. C’est une grande ville (plus de 300 000 habitants) et on se trouve un petit restau dans les rues piétonnes pour manger une…escalope à la napolitaine !!! On en avait marre des sandwichs, mais pas des escalopes ! Pour 55ARS (6€), on a le droit à un petit en-cas, une énorme escalope de boeuf/jambon/fromage/tomate, salade ou frites, une boisson et un dessert !!! On sort complétement pleins. Ce soir, c’est sûr, on ne mange pas ; surtout qu’il est déjà 15h ! Il faut vraiment avouer qu’en Argentine, on ne se sera pas privé !!!

Retour sur Salta dans le calme (la digestion se fait ressentir). On assiste à un match entre 2 argentins sur une route de montagne. Ils sont complétement fous au volant et on est bien content d’y assister de loin : la rouge met la pression à la blanche pour la dépasser, mais cette dernière ne cède pas au contraire. Elle gêne sans cesse la rouge pour l’empêcher de la dépasser. A chaque virage, la rouge tente avec de folles accélérations mais échoue…On a déjà du mal à croiser une voiture alors en dépasser une : c’est de la folie. Enfin, la rouge réussit à dépasser mais en fait, aucun mérite, car c’était la fin des virages et de la route de montagne !!! Quelques minutes plus tard, alors que la rouge est à nouveau bloquée par une bleue bien lente, la blanche en profite pour la redépasser. On est mort de rire ! N’importe quoi ! Surtout que la rouge la dépasse à nouveau quelques kilomètres plus loin…Pas très « sécurité » tout ça !

De notre côté, on arrive sans petite gueguerre à Salta : essence, achat des tickets de bus et nous voilà de nouveau à notre hôtel « préféré ». On passe notre dernière soirée avec Antoine et Muneira en s’affrontant dans un féroce et acharné match de billard. Victoire des jeunes…mais de pas grand-chose ! On tient la forme ;-).

Pour notre dernière journée à Salta, et nous dirons même plus, en Argentine, nous passons notre temps à l’hôtel avec une seule petite sortie pour aller manger…Nous avons adoré notre séjour dans cette région et en garderons un souvenir vraiment fort. Les paysages nous ont éblouis et on a adoré l’impression de se sentir seuls au monde (enfin, on aurait eu une panne de voiture, on aurait moins aimé!). L’Argentine, toute entière, restera un souvenir absolument mémorable. Nous ne pensions pas que nous aimerions ce pays à ce point…et pourtant ! Voilà encore une page qui se tourne. Cette nuit, nous repartons pour quelques jours en direction du Chili (le nord cette fois) avant de partir en Bolivie…Et on entame le dernier quart de notre grand voyage ! :-)