L’île de Pâques : A la rencontre des Moai – un rêve devenu réalité (7 au 11 Mai 2013)

L’île de pâques : truc de fou !!! Truc de fou d’abord parce que nous réalisons que nous en sommes déjà à ce point de notre voyage. Si notre période en Asie nous a paru un peu longue, tout est allé très vite depuis…beaucoup trop vite ! Et truc de fou parce que mince alors, ce n’est pas tous les jours que l’on se rend à l’île pâques. On sait que c’est un privilège et que ça n’arrive qu’une fois dans sa vie ! Alors si ça n’arrive qu’une fois dans sa vie, il faut en profiter et savourer chaque instant…Ce que nous avons eu un peu de mal à faire à notre arrivée…

Retour sur un trajet plus que déroutant…

Nous partons de Nouvelle-Zélande à 16h30 le 6 mai et arrivons à Santiago à 11h00 le 6 Mai…Mais qu’est-ce qui se passe donc ?!!?!! Eh oui, nous passons d’un GMT+12 à un GMT-4…Un vol de 11h qui nous fait donc arriver avant notre départ. On prend la journée du 6 mai et on la recommence. Ça paraît fun comme ça mais le problème, c’est qu’on ne sait plus quand on doit dormir…On arrive donc à Santiago en pleine nuit en NZ mais pour nous, il n’est que 11h du mat’ et on a encore un vol qui suit…Après 6h d’attente à l’aéroport, nous reprenons un vol de 5h qui nous fait repartir en arrière de 2h pour arriver à un GMT-6…Pfff, tous ces changements d’horaires nous perturbent et nous ont crevés !!!! Arrivés à 21h30 à l’île de pâques, nous sommes surpris par la chaleur et accueillis comme il se doit par notre camping avec le fameux collier de fleurs :-).

 

Arrivé au camping, une obsession : prendre une douche. On installe nos affaires en tente (hébergement budget). Le ciel étoilé est dégagé, peu de nuages. C’est beau, et ça ne correspond pas à la météo qui nous annonçait 5 jours de pluie. Mais voilà, s’il fait chaud, après une bonne douche, il se met à pleuvoir des trombes. Eh oui, l’île de pâques nous rappelle que nous avons décidé de venir pendant le mois le plus pluvieux de l’année. Snif. Bon, c’est pas bien grave puisque c’est la nuit, mais c’est sans compter sur l’étanchéité fabuleuse de la tente que le camping nous loue.

Le lendemain, c’est humides que nous nous levons et toujours très fatigués !!! Fatigue du décalage horaire + pluie = humeur un peu maussade bien qu’on essaye de se rappeler que nous sommes sur l’île de pâques !

Première décision : la tente, on a déjà donné et là, ce n’est plus possible. Nous allons parler au propriétaire pour lui dire qu’on ne souhaite pas rester en tente et cet adorable Pascuan nous emmène chez ses concurrents en voiture (car il pleut toujours). Les concurrents nous proposent des chambres à des prix…faramineux. Seul l’unique camping concurrent nous propose un prix correct pour une chambre double mais pour quelques dollars de moins, on pourrait être en dortoir dans notre camping actuel. On s’est un peu pris de pitié pour notre gentil hôte alors on opte, malgré tout, pour son dortoir. Retour à la case départ, mais au sec cette fois et même si cela coûte 6$ de plus par personne, on est heureux de cette décision. Ouf, ça va déjà un peu mieux.

Notre première journée sera sous le signe du repos étant donné le temps peu clément. Nous nous baladons simplement en ville ou, devrons-nous dire, dans l’unique ville de l’île et partons visiter le musée hyper intéressant qui nous plonge direct dans l’ambiance des Moais. On apprend tout ce qu’il faut savoir sur l’histoire de l’île de pâques, des Moais et sur quelques jolies histoires des tribus de l’île de pâques.

Au retour, nous rencontrons nos premiers Moais mais il pleut averse, alors on ne s’éternise pas, on aura l’occasion de les revoir.

Nos premiers Moais!!!

On passe à la poste pour avoir notre tampon de l’ile de pâques sur le passeport (quand même, c’est la classe !)

Le tampon de la mort!

Après quelques courses (excessivement cher – oui, nous sommes bien sur une île loin de tout – heureusement que nous avions ramené des provisions de NZ), retour au camping où nous n’avons qu’une hâte : se reposer ! En rentrant dans notre dortoir, la chance nous sourit ! En effet, nous étions passé à l’office du tourisme pour se renseigner sur les tours guidés mais le gars nous avait dit qu’en allant au musée et en achetant un livre de James Grant (un de ses potes) à 15 000 Pesos  (25€ environ) qui décrit tous les tours guidés de l’île avec pleins d’explications, nous n’avions pas besoin d’un guide…Et voilà qu’en passant la main sur l’armoire de notre dortoir, nous tombons sur le livre en question !!! Quelle aubaine ! Kevin se met à sa lecture et constate qu’en effet, il est hyper bien fait et super complet ! Cool.

Le lendemain matin, la chance nous sourit une deuxième fois puisque même si le vent souffle fort, le ciel s’est dégagé et il s’est arrêté de pleuvoir :-). C’est parfait car nous avons prévu une marche pour toute la journée.  Après un rapide petit-déjeuner, on ne traîne pas et nous voici partis à 8h30 à la découverte de cette île si mystérieuse. Nous prévoyons de faire une boucle au nord de Hanga Roa afin de découvrir la côte ouest, riche en grottes et de revenir par les terres possédant d’autres centres d’intérêt : 10km/4h selon notre hôte. Nous ambitionnons aussi l’ascension du mont Teravaka (~510 mètres) qui domine l’île et offre une vue panoramique (en cas de beau temps!) : 4h aller-retour selon notre hôte. C’est donc pour une longue journée que nous partons.

Après une petite pluie du matin, nous serons tranquilles pour le reste de la journée avec même un soleil timide, mais présent, l’après-midi. Nous oscillons entre grottes (que nous avons parfois du mal à trouver), Moais et vestiges d’anciens villages (les sites Ahu Tahai, Ana Kakenga, Ana Te Pora, Ahu Te Peu, Ana Te Pahu, Ahu Akivi, Puna Pau, moaï Huri A Urenga) : très intéressants.
Par contre, nous sommes bien plus longs que prévu et surtout c’est bien plus long que prévu en terme de kilométrage ! On recompte d’après notre carte et en effet, notre parcours représente plutôt 18km par rapport aux 10km indiqués par notre hôte. Petite crapule ! 😛 Nous déjeunons vers 13h, dans la dernière grotte de notre visite et y croisons Laura et Thibault, les voisins d’Elise dans l’avion. Nous convenons de louer une voiture ensemble le lendemain pour visiter les parties les plus éloignés de l’île. Cool. Mais cette conversation nous a encore plus ralentis et nous faisons une croix sur l’ « ascension » du mont Teravaka…Tant pis.

 

 

 

On revient juste à temps au village pour retrouver Laura et Thibault et se rendre, ensemble, au coucher de soleil. Résultat de la soirée : Nuages : 1 – Nous : 0. Les nuages l’ont emporté haut la main…Vaincus mais pas abattus, on garde espoir pour les prochains soirs!

Le lendemain matin, nous nous rendons en face du loueur de 4×4 que nous avions repérés. Laura et Thibault nous rejoignent et nous nous présentons fièrement devant le loueur pour lui demander une voiture. Ah ?! Plus de voiture pour le prix indiqué la veille au soir, mais plus cher… 5 minutes après, Kevin prend les commandes du 4×4 convenu (qui est soudainement réapparu ;-)).
Aujourd’hui est la grande journée. Nous ferons le tour du nord-est de l’île comprenant 3 des 5 sites principaux de l’île. Et le temps s’annonce clément !
L’entente avec Laura et Thibault a fonctionné super bien (un couple super sympa). Bref, nous avons passé une super journée !
Premier site : Ahu Vaihu (Hanga Te’e) : une plateforme en pierres présentant des Moaïs renversés. La plupart du temps, les Moaïs ont alors le cou brisé, leur point faible. On peut apercevoir en face un Paina, un cercle de pierre utilisé par les jeunes pascuans pour rendre hommage à leurs parents (rituel). Sympa sans plus.
2ème site : Akahanga : deux plateformes avec des Moaïs renversés. Il faut réaliser que lors de l’arrivée des colons blancs, tous les Moaïs étaient renversés suite à des guerres de tribus. Nous voyons donc ce que voyaient les premiers explorateurs ; ces sites non restaurés sont les seuls qui peuvent encore recéler des informations archéologiques. Il y a par ailleurs quelques traces de l’ancien village qui entourait ces plateformes. Pour le touriste, ça n’a pas le même cachet que les beaux sites restaurés…

 
3ème site : Rano Raraku : le site INCONTOURNABLE ; la carrière de pierres à fleur de volcan où tous les Moaïs ont été taillés. Ben mince alors… On en a le souffle coupé, ce site est trop bien ! On peut jeter un coup d’oeil au cratère et à son lac bleu. Mais c’est se balader dans la carrière, entre une ribambelle de Moaïs qui rend le lieu fascinant (398 Moaïs, mais nous n’en voyons pas autant). On peut voir chaque étape de la taille du Moaï (dessiné allongé dans la roche, puis taillé allongé, puis érigé mais le dos imparfait et enfin complètement taillé, ainsi d’ailleurs que parfois cassé durant le transport, dernière étape dont les tailleurs auraient aimé se passer, annihilant 2 ans de travail…).

 

   

 

 

Le site impressionnant et tellement beau !!! On se sent vraiment privilégiés d’être ici ! On a adoré, au point de sympathiser avec quelques Moaïs, se permettant quelques familiarités (bisous ou doigts dans le nez :-)).

 

4ème site : Tongariki : LE site magnifique, la plus grande plateforme de l’ile avec ses 15 Moaïs restaurés. Oh putain… Désolé, ça nous a échappé, mais ce site est trop beau. C’est le lieu où il faut se rendre le matin pour une photo avec le lever de soleil ; vu le temps couvert des derniers jours, on n’a pas eu le courage, mais ça doit claquer. Il y a quelques pétroglyphes (gravures) et un reste de village sur ce site.

 

.
5ème site : Papa Vaka : site comprenant de nombreux pétroglyphes (gravures) de thon, tortues, canoés, etc., un peu effacés par le temps. Mouais.

6ème site : Te Pito Kura : le plus grand Moaï (~10m) à avoir été érigé sur une plateforme… mais qui est aujourd’hui renversé. Du coup, ça ne fait pas si impressionnant que ça. A côté se trouve une pierre ronde (« le vaisseau du monde »), ramenée -selon les légendes- par le premier roi de l’île, qui renfermerait une grande quantité de mana – forme d’énergie spirituelle. Thibault ayant perdu un peu de mana la veille (pour avoir effleuré une plateforme sacrée – ralala), il a fallu en récupérer et nous l’avons accompagné dans cette épreuve :-). Une belle photo de touristes.

7ème site : Ovahe : une belle plage isolée de la foule. La préférée des pascuans pour se baigner il semblerait…A notre avis, c’est parce que c’est justement la plage où les touristes ne vont pas!

 

Et notre dernier site : Anakema (et Ahu Nau Nau) : LA plage de l’île, par laquelle les premiers polynésiens arrivèrent pour s’établir sur l’île. Elle est belle, comporte une ère de pic-nic et des cocotiers pour de l’ombre, sans compter sur les Moaïs les mieux conservés de l’ile. En effet, avant d’être restaurés sur leur plateforme (Ahu Nau Nau), ils étaient enfouis dans le sable, à l’abri des intempéries. On peut distinguer des gravures dans leur dos. Décor paradisiaque.

 

 

Fini le tour pour aujourd’hui.
Après avoir rendu la voiture, nous allons prendre notre revanche pour assister au coucher de soleil à l’ahu Tahai. Bon… Il semblerait que nous ayons de nouveau perdu face aux nuages. Tant pis, peut-être demain…

Nous quittons malheureusement Laura et Thibault qui partent le lendemain, snif. Après un diner léger façon île de Pâques (car la nourriture y est chère), nous nous regardons un film approprié pour s’endormir (merci Pauline pour ce merveilleux film !).

Dernier jour complet sur l’ile, nous faisons une grasse matinée puisque nous avons prévu une courte marche aujourd’hui. Après s’être rendu de nouveau dans le centre-ville où des locaux vendent quelques fruits et légumes à des prix plus avantageux qu’en épicerie, nous attaquons notre dernier tour.
Notre premier arrêt se fait à Ana Kai Tangata. Cette grotte, au bord des falaises, présente des peintures murales bien effacées par le temps – on y distingue l’oiseau Manutara, convoité dans le culte de l’homme-oiseau. Le site est à voir car très facilement accessible.
Après une bonne petite montée de 1h, on crève de chaud (car cette fois, le soleil est vraiment de la partie). Mais nos efforts sont récompensés par la beauté de Rano Kau : le cratère volcanique le plus large de l’ile. Il est magnifique. Il offre également un joli panorama sur le sud de l’ile mais c’est vraiment le cratère en lui-même qui vaut le détour !

On continue le chemin et arrivons à Orongo 15 minutes plus tard. Orongo est un ancien village cérémoniel restauré d’une haute importance culturelle, à deux pas du Rano Kau. Pour l’aspect culturel, il fut au centre du nouveau culte de l’homme-oiseau, succédant à celui des Moaïs. En effet, la fabrication des Moaïs nécessitait de nombreuses ressources (bois, corde) rares sur l’ile, ayant engendré une pénurie. Leur culte laissait la prédominance à une tribu. Un conflit a éclaté, engendrant la mise à bas de l’ensemble des Moaïs de l’ile. Le culte de l’homme-oiseau, reposant sur une épreuve physique, permettant chaque année de redistribuer le prestige à la tribu gagnante, a pris le pas sur les anciennes traditions. Le site offre par ailleurs une belle vue !

 

 

Après Orongo, on rentre au camping pour un peu de farniente. On y rencontre Audrey, une interprète en langue des signes très communicative.
On part du coup ensemble pour assister à notre dernier coucher de soleil, avec l’espoir de ne pas avoir de nuages. Mais en chemin nous faisons un détour… par un tatoueur polynésien car les filles souhaitent se faire tatouer ! Oui oui, quand on dit « les filles », Elise en fait bien partie (ne t’en fais pas maman, il est très discret et joli :-)). Elise prend RDV pour le lendemain matin 9h, avant de prendre l’avion ; Audrey viendra se faire une idée. Nous allons assister à un coucher de soleil… nuageux, comme les autres. Décidément. Mais on achète un souvenir de l’ile de Pâques à une gentille pascuane; on n’y est pas allé pour rien.

Allez, préparation des affaires et au dodo.

A 9h, on est chez … le tatoueur. On discute avec lui de tout et de rien, c’est une super rencontre. Elise explique ce qu’elle souhaite et après quelques essais (au feutre), elle passe sur la table. Notre petite sensible, qui a très rapidement mal, a été très courageuse et n’a pas bronché un mot durant toute l’opération. Elle arbore fièrement et discrètement un homme-oiseau entouré de motifs polynésiens dans le haut du dos !!!
C’est pas tout ça, mais de discuter, ça nous a mis ric-rac pour l’avion vers Santiago.

Et voilà : tchao isla de Pascua. Après 5h de vol, on arrive tardivement à Santiago où nous gouterons à notre premier Completo, un hot-dog chilien. Demain, direction Valparaiso pour 2 jours :-) On bouge, on bouge !